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Actualités - CHRONOLOGIE

CONSEIL DES MINISTRES- Les enseignants n'ont pas obtenu satisfaction La décentralisation administrative mise en train

En approuvant hier le projet de loi sur la décentralisation administrative, le Conseil des ministres a mis sur les rails, avec dix ans de retard, un des principaux points prévus, par le document d’entente nationale de Taëf. Sur le plan social, le gouvernement n’a pas cédé face aux revendications des enseignants qui boycottent depuis plusieurs semaines la correction des épreuves des examens officiels. Les ministres ont demandé à l’unanimité à la Ligue des enseignants du secondaire de cesser leur grève et ont brandi la menace de mettre en application les dispositions de l’article 65 du statut des fonctionnaires qui prévoit des sanctions contre ceux qui enfreignent l’interdiction faite aux membres de la fonction publique de recourir à la grève. Réuni sous la présidence de M. Sélim Hoss, le Conseil des ministres a également pris une série de décisions dans les domaines de l’économie, de l’administration et de l’éducation. Le ministre de l’Agriculture, M. Sleimane Frangié, qui avait pris l’habitude de ne pas assister aux Conseils des ministres présidés par M. Hoss, était présent hier. Dans une intervention prononcée au début de la réunion, M. Hoss a estimé que l’Exécutif est sorti renforcé du débat budgétaire au Parlement. «La Chambre a approuvé avec une majorité confortable le projet de budget sans aucune voix opposante, a-t-il dit. Le gouvernement doit maintenant redoubler d’effort pour appliquer fidèlement le texte. Il doit établir un calendrier pour la mise en œuvre du plan de redressement financer, il doit poursuivre la réforme administrative et élaborer le projet de budget de l’an 2000 dans les délais prévus par la Constitution, c’est-à-dire en octobre». M. Hoss a souhaité que la période à venir connaisse une amélioration économique en raison de la reprise des dépenses gouvernementales après l’adoption du budget, du paiement des arriérés dus aux entrepreneurs et aux hôpitaux et de la saison touristique. «Cela devrait encourager les investissements, ce qui aura des répercussions positives sur les marchés financiers avec une tendance à la baisse des taux d’intérêt», a-t-il souligné. Vingt-neuf districts administratifs Les ministres sont ensuite passés à l’examen du projet de loi sur la décentralisation administrative qui n’était pas inscrit à l’ordre du jour. Le texte approuvé prévoit l’abolition du mohafazat comme circonscription administrative et la division du pays en 29 districts administratifs. Ces districts épousent tous la configuration des cazas actuels, à l’exception de trois d’entre eux qui ont été divisés chacun en deux : le Akkar a été divisé en Halba et Kobeyate ; Baalbeck en Baalbeck et Chmestar ; Denniyé en Denniyé et Mina. Beyrouth constitue une division en soi, et son «secrétaire» sera considéré comme un fonctionnaire de première catégorie. La décentralisation ne sera pas une déconcentration, et chaque district administratif comprendra des fonctionnaires de tous les ministères. Concernant la grève des enseignants, le gouvernement a donc raidi sa position en refusant de céder face à la pression. Rappelons que les enseignants du secondaire réclament, entre autre, une augmentation de 60 % de leurs salaires. Cette majoration leur avait été promise après l’augmentation de leurs heures de travail qui étaient passées de 15 à 20 heures par semaine. L’ancien ministre des Finances, M. Fouad Siniora, avait suspendu la mise en œuvre de cette décision. Les enseignants demandent aussi la titularisation de ceux d’entre eux qui ne sont toujours pas intégrés au cadre. Le ministre de l’Information, M. Anouar el-Khalil, a indiqué que «le gouvernement rejette le ton utilisé dans les communiqués de la Ligue des enseignants qui comportent des informations erronées et des expressions inacceptables». Répondant aux questions des journalistes, M. Khalil a déclaré que la décision du gouvernement de mettre en application l’article 65 du statut des fonctionnaires «ne constitue pas une menace». «Les enseignants doivent commencer immédiatement à corriger les épreuves, a-t-il dit. Les élèves n’ont rien à voir dans ce litige (…). Le gouvernement n’est pas responsable de la suspension du dialogue avec les enseignants. La ligue a rejeté toutes les propositions avancées par le ministère de l’Éducation pour tenter de trouver des solutions au problème». Toujours dans le domaine de l’éducation, le gouvernement a approuvé un projet de loi visant à modifier les rémunérations des heures de travail des enseignants contractuels dans les écoles secondaires officielles qui seront désormais égales à celles des enseignants du secondaire rattachés au ministère de l’enseignement technique et professionnel. Pour la catégorie 1, l’heure sera payée 23 500 livres ; la catégorie 2 : 18 500 livres ; la catégorie 3 : 15 000 livres. Le Conseil des ministres a ensuite pris les décisions suivantes : -Donner une seconde chance aux candidats qui ont passé les épreuves écrites du colloquium, mais qui ont échoué à l’oral. Ceux-ci pourront se présenter une deuxième fois aux examens oraux. Cette décision est appliquée avec effet rétroactif à partir de 1998. -Faire fonctionner les centres sanitaires de Chmestar, Nabi Chit et Ersal (Békaa) conformément à l’accord conclu avec le Pnud. Le recrutement d’employés et de fonctionnaires se fera par le biais du Conseil de la fonction publique sur la base d’un concours. -Augmenter la subvention pour l’achat du surplus de la production du tabac. -Approuver un projet visant à encourager les investissements et à éviter les fraudes fiscales entre le Liban et la Bulgarie. -Créer un conseil disciplinaire à la Sûreté générale. -Développer la région de l’aéroport de Kléiat et y créer une zone franche.
En approuvant hier le projet de loi sur la décentralisation administrative, le Conseil des ministres a mis sur les rails, avec dix ans de retard, un des principaux points prévus, par le document d’entente nationale de Taëf. Sur le plan social, le gouvernement n’a pas cédé face aux revendications des enseignants qui boycottent depuis plusieurs semaines la correction des...