Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

LOI DE FINANCES - Les grandes orientations du gouvernement Corm appelle à une redéfinition du rôle économique régional du Liban

Le ministre des Finances Georges Corm a réaffirmé, dans le rapport présenté au Parlement au début du débat sur le budget, les grandes orientations du gouvernement en matière de politique financière et budgétaire. Il a notamment mis l’accent, une fois de plus, sur les graves retombées néfastes que les options des précédents gouvernements de M. Rafic Hariri ont eu sur l’équilibre budgétaire et les finances publiques. M. Corm a notamment souligné que «le déficit cumulé qui s’est accru au cours des dernières années a provoqué des distorsions économiques qui sont venues s’ajouter aux distorsions nées des longues années de guerre». «Il était donc devenu impossible de sortir d’une telle situation par les moyens économiques et financiers en vigueur jusqu’à présent, a souligné le ministre des Finances. Notre gouvernement a sur les bras un lourd héritage politico-économique dû aux dépenses effectuées d’une manière chaotique et irrationnelle». M. Corm a souligné qu’en raison de la politique suivie par les précédents cabinets Hariri, la dette publique est passée de 4 031 milliards de livres libanaises en 1992 à près de 21 686 milliards de LL à la fin de 1998. Quant à la dette externe, elle est passée de 327,5 millions de dollars à 4 127 millions de dollars au cours de la période considérée. Le ministre des Finances a souligné en outre que le net recul du taux de croissance au cours des trois dernières années a été provoqué par les investissements irrationnels dans le secteur de l’immobilier de luxe et par le peu de considération manifesté par les responsables à l’égard du coût particulièrement élevé de la reconstruction de l’infrastructure de base, ce qui a eu pour effet d’étouffer les secteurs productifs industriel et agricole. Après avoir réaffirmé que l’une des causes de la stagnation économique présente est l’augmentation excessive des taux d’intérêt, M. Corm a souligné que dans le but de surmonter la crise actuelle, il est nécessaire de «remettre en question notre vision de l’économie libanaise et de son rôle dans la région». «La région a radicalement changé au cours de la guerre destructrice qui a frappé notre pays ces quinze dernières années, a ajouté M. Corm. Les pays de la région ne sont plus dans la même situation que lors des années 50 et 60. Il est donc devenu impératif de réfléchir sérieusement au nouveau rôle du Liban du fait de la disparition de la plupart des facteurs qui avaient assuré le succès du rôle régional du Liban en tant qu’intermédiaire financier et économique entre le début des années 50 et le milieu des années 70. L’une des causes de la crise présente réside dans le fait que tous les objectifs de la politique économique et financière passée visaient à rétablir ce rôle (que jouait le Liban), alors qu’il est nécessaire de définir un nouveau rôle pour le pays dans les domaines économique, financier et de la production». Les fondements de la réforme M. Corm a, d’autre part, souligné que l’accroissement du déficit budgétaire et le problème des dettes impayées avaient contraint le nouveau gouvernement à abandonner l’idée d’accroître les dépenses d’investissements afin de relancer l’économie. Après avoir rappelé que le déficit dépasse actuellement le seuil de 40 pour cent, après avoir atteint près de 60 pour cent en 1997, le ministre des Finances a souligné que le pouvoir s’emploiera à assurer des dépenses d’investissement en abolissant «tous les obstacles qui entravent l’utilisation des multiples prêts extérieurs au sujet desquels des accords ont été signés». M. Corm a, d’autre part, indiqué que les dépenses en rapport avec les salaires des fonctionnaires sont estimées pour cette année à 37 pour cent de l’ensemble du budget, tandis que le service de la dette devrait engloutir 47 pour cent du budget. Le ministre des Finances a, par ailleurs, précisé que les dépenses globales prévues dans la loi de Finances s’élèvent à 8 395 milliards de livres libanaises, soit 34 pour cent du PIB. «Cette proportion, a déclaré M. Corm, demeure très élevée car les recettes prévues n’atteindront que 20 pour cent du PIB. Le déficit s’élèvera, par conséquent, à 41 pour cent des dépenses ou 14 pour cent du PIB». M. Corm a souligné que la réforme financière envisagée par le gouvernement repose sur les deux fondements suivants : le développement et la modernisation du système fiscal ; la révision du rôle de l’État et de son poids dans l’économie. En ce qui concerne le premier point, le ministre des Finances a déclaré que le plan de redressement financier élaboré par le gouvernement vise à faire passer les recettes fiscales, au cours des cinq prochaines années, de 15 pour cent du PIB à 19 pour cent du PIB dans le but de réduire l’écart entre les dépenses et les recettes. Quant au second point (la redéfinition du rôle de l’État dans l’économie), M. Corm a souligné la nécessité d’impliquer le secteur privé dans la gestion et l’acquisition, totale ou partielle, de certains services publics. Les impôts Le ministre a également rappelé que le gouvernement avait modifié les impôts perçus sur les salaires ainsi que sur les bénéfices enregistrés par les individus, notamment ceux qui pratiquent une profession libérale. L’impôt sur le salaire, a précisé M. Corm, a été fixé à 20 pour cent pour la tranche du salaire qui dépasse les 120 millions de livres libanaises par an. Pour les professions libérales, l’impôt est de 21 pour cent pour la tranche du revenu qui dépasse 104 millions de LL par an. Le ministre a toutefois affirmé que cette augmentation d’impôt demeure modérée dans la mesure où les personnes ayant un salaire élevé ne paieront en moyenne que 11,69 pour cent, au maximum, de leur salaire annuel. Quant aux personnes qui ont une profession libérale et dont les revenus atteignent la tranche supérieure de 150 millions de LL par an, elles ne paieront comme impôt que 13,3 pour cent, en moyenne, de leurs revenus annuels. Après avoir rappelé que le gouvernement s’emploie à mettre en application la TVA et un impôt unifié sur les revenus, M. Corm a souligné que le gouvernement espère limiter le déficit budgétaire à 40 pour cent de l’ensemble des dépenses. En tenant compte des dépenses hors budget, le déficit devrait augmenter de 3 ou 4 pour cent, atteignant ainsi 43 ou 44 pour cent des dépenses.
Le ministre des Finances Georges Corm a réaffirmé, dans le rapport présenté au Parlement au début du débat sur le budget, les grandes orientations du gouvernement en matière de politique financière et budgétaire. Il a notamment mis l’accent, une fois de plus, sur les graves retombées néfastes que les options des précédents gouvernements de M. Rafic Hariri ont eu sur...