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Actualités - CHRONOLOGIE

PARTIS POLITIQUES - Réédition du scénario de mars dernier Rachad Salamé élu premier vice-président des Kataëb

Le collège électoral du parti Kataëb, réuni hier à 11h à la maison centrale du parti à Saïfi, a réaffirmé ses choix de mars dernier, en élisant M. Rachad Salamé au poste de premier vice-président avec 71 voix contre 66 pour son concurrent Ibrahim Richa. C’est la seconde phase d’une opération commencée le 21 mars dernier avec l’élection à la présidence du parti de Me Mounir Hajj, ancien vice-président du parti, qui l’avait emporté ce jour-là, avec une différence de 7 voix, sur son concurrent Me Antoine Chader, secrétaire général du parti. Mais nonobstant ces chiffres qui ne reflètent pas toutes les nuances d’un tel scrutin, ce résultat, serré comme on l’avait prévu, est considéré par les observateurs comme un vote-sanction contre la gestion de M. Georges Saadé à laquelle le candidat perdant d’hier a été mêlé de façon étroite tout au long des douze dernières années. Et s’il y a sanction, elle concerne, par ailleurs, la stratégie électorale adoptée par l’équipe de M. Richa : considéré comme le seul candidat capable de barrer la route à M. Salamé, allié du chef du parti, la politique qu’il a suivie ne semble pas avoir convaincu une partie de l’électorat. Cette fraction a préféré mener campagne en faveur d’une forme différente d’engagement dont, à son avis, le parti aurait un urgent besoin, au moment où il joue sérieusement sa survie. Mais ce choix confirme aussi une volonté d’équilibre que, traditionnellement, les différents collèges électoraux, post Pierre Gemayel, chef historique du parti, ont essayé souvent de préserver : dans le cas où M. Salamé aurait perdu sa bataille, c’est la position du chef du parti qui aurait été sérieusement ébranlée. En effet, avec M. Karim Pakradouni, second vice-président du parti, et M. Antoine Chader, secrétaire général, M. Hajj se serait retrouvé minoritaire. Pareille éventualité, le collège électoral semble l’avoir refusée, préférant établir un équilibre entre les deux fractions. Reste à savoir maintenant si le chef du parti va se contenter de ce résultat ou s’il va entreprendre une reconquête complète du pouvoir en essayant de faire nommer un nouveau secrétaire général en remplacement de Me Antoine Chader. Cette option, d’après les observateurs, ne semble pas acquise d’avance étant donné que M. Hajj n’est pas sûr d’obtenir la majorité requise au sein du bureau politique du parti, à qui il est censé proposer le nom d’un éventuel nouveau secrétaire général... À moins qu’il ne soit acculé à cette extrémité, forcé qu’il serait par certaines promesses qu’il aurait faite à certains poids lourds du collège électoral. En effet, tout au long de cette dernière campagne, les rumeurs faisant état du remplacement du secrétaire général du parti par un des membres du bureau politique, grand électeur, n’ont fait que s’amplifier. Se confirmeront-elles ? La situation ne devrait pas tarder à se décanter. Deux tâches attendent la nouvelle équipe dirigeante du parti : la réconciliation et les législatives de l’année prochaine. Jusqu’ici l’opposition Kataëb a allégué de la «volonté hégémonique» de l’ancien chef du parti pour lui refuser son soutien. Elle a toujours demandé la révision des statuts intérieurs du parti pour promouvoir une démocratie électorale étendue à toute les instances. Cette exigence est toujours d’actualité. Pour les législatives de l’année prochaine, les choix de M. Hajj ne sont pas aisés. Il suffit, pour s’en convaincre, de se rappeler la défaite de 1996. Cette année-là, l’ancien chef du parti, n’ayant pas mis un terme aux ambitions des uns et des autres, et n’ayant pas su se préserver les appuis nécessaires, les candidatures aux législatives se sont fourvoyées et tout s’est terminé, soit par des retraits, considérés comme des échecs camouflés, soit par des échecs brutaux, dont celui du chef du parti lui-même. M. Hajj réussira-t-il à s’assurer les appuis qui ont manqué à son prédécesseur? Une partie de l’élection d’hier s’est d’ailleurs jouée sur la toile de fond des législatives de l’an 2000. Une fois les élections terminées, M. Rachad Salamé s’est rendu à la résidence de l’ancien chef de l’État cheikh Amine Gemayel, à Sin el-Fil. Au cours d’une conversation téléphonique avec M. Salamé, M. Gemayel lui a adressé les félicitations d’usage. À signaler que, tout au long de sa campagne, M. Salamé a établi une étroite collaboration avec M. Pierre Amine Gemayel avec qui d’ailleurs il s’est concerté lors de son passage hier à Sin el-Fil. Pour sa part, M. Ibrahim Richa, dans une brève déclaration à la presse, après avoir adressé ses félicitations à son concurrent, a estimé que «dans cette bataille, le premier perdant a été le chef du parti lui-même qui n’a pas su garder la neutralité que lui imposait son poste préférant devenir le chef d’une fraction au lieu d’être le chef du parti».
Le collège électoral du parti Kataëb, réuni hier à 11h à la maison centrale du parti à Saïfi, a réaffirmé ses choix de mars dernier, en élisant M. Rachad Salamé au poste de premier vice-président avec 71 voix contre 66 pour son concurrent Ibrahim Richa. C’est la seconde phase d’une opération commencée le 21 mars dernier avec l’élection à la présidence du parti...