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Actualités - ANALYSE

Le chef du PSP en bonne position pour les législatives

La visite à Baabda du seigneur de Moukhtara vient modifier les rapports de force sur la scène politique locale. Sans devenir un supporter du gouvernement et de son chef, qui ne l’intéressent pas beaucoup en termes de calculs électoraux, le leader druze améliore nettement ses positions en se rapprochant du régime. Et il peut maintenant espérer que les législatives de l’an prochain ne seront pas fatales à son leadership. On sait en effet que l’échéance est tout à fait capitale pour lui et qu’il s’époumone depuis des années à clamer que la grande circonscription, le mohafazat, annihilerait les droits de sa communauté. Comme c’est en définitive l’avis présidentiel qui va sans doute prévaloir dans la mise en place du nouveau découpage, M. Joumblatt a désormais une meilleure chance sinon de faire adopter le caza, qui lui conviendrait à la perfection, du moins d’obtenir un compromis basé sur la moyenne circonscription formée de deux cazas. Et de la sorte l’électorat druze, au Chouf comme à Aley, ne serait pas englouti par l’électorat maronite, ce qui serait le cas si l’on gardait le Mont-Liban unifié pour le scrutin. En d’autres termes les députés druzes et le capital de suivants chrétiens, dont ils disposent traditionnellement, ne seraient pas choisis au Chouf et à Aley par les têtes de liste maronites et resteraient donc grosso modo sous la coupe de Moukhtara. En tout cas ponctuellement, la visite de M. Joumblatt à Baabda a été soigneusement préparée. Pour éviter de possibles court-circuitages, les proches de M. Joumblatt répétaient ces dernières semaines qu’après les premières prises de contact avec M. Michel Murr et le général Jamil Sayyed il y avait eu un regain de froid dans les relations avec le pouvoir. Cette opération de diversion a réussi apparemment, car aucun des nombreux loyalistes que le rapprochement Lahoud-Joumblatt inquiète n’est entré en ligne pour l’empêcher. À supposer qu’ils auraient pu y parvenir : cette «réconciliation» est en effet clairement voulue par Damas. C’est ce qu’indique une source prosyrienne informée qui souligne que «les Syriens ont une constante : rester fidèles en amitié. Ils n’oublient pas qu’en 82, quand l’Israélien les a sortis de Beyrouth, Joumblatt est allé les trouver pour leur confirmer qu’il tiendrait bon à leurs côtés et qu’il se battrait pour la reconquête, pour le redressement de la position commune. De plus, le leader druze représente sur l’échiquier local un élément d’équilibrage auquel la Syrie tient beaucoup. Il continue à représenter à ses yeux un allié stratégique. Et c’est même à partir des reproches qu’il adresse au gouvernement actuel que les Syriens ont fait parvenir à ce dernier un certain nombre d’observations critiques». Cela étant, du côté des partisans du régime, on souligne qu’il ne faut pas donner à la rencontre avec M. Joumblatt une portée excessive. «Le chef de l’État, souligne l’une de ces sources, rencontre tout pôle qui en exprime le souhait. En termes pratiques, le président de la République reste au-dessus de la mêlée. Il n’a pas pour vocation de conforter ou d’ébranler les leaderships des uns ou des autres. Il a pour mission d’orienter. Son point de vue concernant la loi électorale est connu : elle doit être la même pour tous, assurer une véritable égalité et un brassage national. Il n’entre pas dans les détails, qui sont du ressort du gouvernement et du Parlement. Du reste, c’est à Baabda et non au palais choufiote de Beiteddine que M. Lahoud a serré la main de M. Joumblatt. On ne saurait mieux indiquer que la rencontre n’a pas de connotation électorale».
La visite à Baabda du seigneur de Moukhtara vient modifier les rapports de force sur la scène politique locale. Sans devenir un supporter du gouvernement et de son chef, qui ne l’intéressent pas beaucoup en termes de calculs électoraux, le leader druze améliore nettement ses positions en se rapprochant du régime. Et il peut maintenant espérer que les législatives de l’an...