TURQUIE - Chirac invite Ankara à ne pas exécuter "Apo" Öcalan en appelle à la justice des Quinze

Au lendemain du verdict de mort prononcé par la justice turque contre Abdullah Öcalan, les avocats du chef rebelle kurde ont décidé de saisir la Cour européenne des droits de l’homme pour empêcher l’exécution du leader du PKK. De leur côté, les Kurdes n’ont pas tardé à mettre leurs menaces à exécution. Des intérêts turcs ont déjà été visés, notamment en Allemagne où plusieurs agences de voyages et restaurants turcs ont ainsi été endommagés par des bombes dans la nuit de mardi à mercredi. Par ailleurs, des milliers de manifestants on défilé en signe de protestation dans les principales villes européennes. Pour sa part, la communauté internationale proteste toujours contre la sentence. Jacques Chirac indique notamment que «la France, comme les pays européens et bien d’autres, souhaite que la peine, si elle est confirmée, parce que la procédure n’est pas terminée, ne soit pas exécutée, mais qu’elle soit commuée en une autre peine qu’il appartient à la justice de déterminer». D’autres capitales européennes ont réagi dans le même sens, soulignant que la peine de mort a été abolie dans la communauté européenne à laquelle la Turquie aspire à adhérer. Ankara a immédiatement répliqué à cette menace voilée, mettant en garde contre une détérioration de ses relations avec l’Union européenne si celle-ci ne lui ouvre pas des perspectives d’entrée lors de son sommet d’Helsinki en décembre. «Le sommet d’Helsinki est une bonne occasion de rétablir les relations sur une base saine, il ne faut pas la rater. Sinon, il sera inévitable pour la Turquie de réviser en profondeur ses relations avec l’UE», a souligné le ministre d’État, Mehmet Ali Irtemcelik, chargé des relations avec les Quinze.