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Actualités - REPORTAGES

PNUD - Le nouveau coordinateur de l'Onu Yves de San révèle ses priorités Développement : les jeunes ont leur mot à dire

«Les Nations unies ont-elles encore un rôle à jouer dans le développement?», c’est l’une des questions que se pose M. Yves de San, nouveau coordinateur des Nations unies et représentant permanent du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) au Liban. Dans une interview à L’Orient-Le Jour, M. de San a souligné qu’il privilégiera au cours de son mandat la participation du secteur privé au développement. Promouvoir le rôle de la jeunesse du pays figurera également parmi ses priorités. «Une perception globale du monde», c’est en ces termes que l’on pourrait résumer la vision du nouveau coordinateur des Nations unies au Liban. Pour présenter le mandat du Pnud ou pour évoquer le développement durable, M. de San se penche sur le rôle des Nations unies, les activités de la Banque mondiale, la situation des pays émergents, la crise asiatique, le conflit en Somalie, les fonctions de l’OMC (Organisation mondiale du commerce), la chute du rideau de fer… La fin de la guerre froide a certes changé beaucoup de données. «Les phénomènes actuels sont en train d’influencer le système mondial de demain», indique le coordinateur des Nations unies. Arrivé au Liban le 22 février 1999, M. de San a présenté ses lettres de créance au président la République libanaise le 8 mars. En deux mois, il n’a pas encore eu le temps d’examiner tous les projets du Pnud exécutés dans le pays (une vingtaine). «Il fallait participer aux réunions des bureaux régionaux, partir pour le Maroc, et se rendre ensuite au siège du Pnud à New York», dit-il. De plus, il n’a pas encore rencontré tous les responsables libanais. M. de San indique cependant que «le programme reflète les besoins du pays». Les projets locaux du Pnud sont divisés sur trois aires de concentration : la bonne gouvernance, l’environnement et le développement social avec un accent particulier sur le développement régional (voir encadré). L’organisme onusien alloue une partie des fonds nécessaires à la mise en place des programmes, coopère avec le gouvernement libanais et œuvre selon les besoins du pays. Il tente également de trouver des pourvoyeurs de fonds (pays ou organismes) pour participer au financement des projets. «Le budget du Pnud au Liban s’élève à environ un million de dollars par an», indique M. de San. «Depuis janvier 1997, le Pnud a réussi à mobiliser environ seize millions de dollars, alors que les dépenses exactes pour l’année 1998 se sont élévées à huit millions et demi de dollars au profit du Liban», poursuit-il. L’organisme onusien assure également le suivi des projets. Certains pourraient avoir besoin de réorientation, c’est le cas du projet relatif au retour des déplacés. Le représentant du Pnud évoque aussi le projet d’octroi de micro-crédits dans la région de Baalbeck-Hermel. «Nous avons entamé le projet sans avoir assez de fonds», dit-il. Au cours d’une tournée effectuée dans la région, il a remarqué que les bénéficiaires n’étaient pas très contents. «La communauté internationale avait, paraît-il, fait des promesses que nous n’avons pas tenues ; il fallait assurer les fonds nécessaires avant de mettre en place le projet», indique-t-il. Établir les fondements d’un développement durable Le bureau du Liban a aussi pris de bonnes décisions. «Le rapport national sur le développement humain, consacré à la situation des jeunes, (publié en mars 1999) est une excellente initiative», déclare M. de San. Et de poursuivre que «cette étude crée le cadre nécessaire permettant aux jeunes de s’exprimer». D’ailleurs, à la question de savoir quel est le domaine qui lui tient le plus à cœur, M. de San répond «La jeunesse en général». La participation du secteur privé au développement figure aussi parmi les priorités du représentant permanent du Pnud au Liban. «Il faut aider ce secteur en étudiant les politiques gouvernementales capables de favoriser son développement», indique-t-il. L’organisme onusien qui coopère pour la réalisation des projets, avec des agences gouvernementales, des ministères ou des ONG, pourrait envisager plus tard des alliances nécessaires avec des entreprises privées dans le groupe de ses partenaires. «Notre but, indique M. de San, est d’établir les fondements d’un développement durable». Et de poursuivre : «C’est comme si nous rassemblions les pièces d’un puzzle». Il faut donc intégrer toutes les parties responsables du développement au processus. Sur le plan international, le mandat du Pnud est ciblé sur l’éradication de la pauvreté avec des orientations centrées sur l’emploi, la femme… M. de San déclare que «le Pnud peut s’occuper de tous les domaines, mis à part le secteur de l’armée». Avec un budget central s’élevant à 750 millions de dollars par an, le Pnud mobilise annuellement, par le biais d’autres sources, deux milliards de dollars pour la réalisation de ses programmes à travers le monde. Siégeant à New York, le Programme des Nations unies pour le développement établit les grandes lignes des stratégies, mais c’est selon les besoins de chaque pays que les projets sont mis en place sur le plan national. M. de San note que «la détermination des politiques de développement est assez centralisée au niveau du siège, c’est à New York par exemple que les branches régionales du Pnud sont établies». «Cependant, pour la formulation et l’approbation des projets, qui dépendent des besoins de chaque pays, le système est très décentralisé, plus que toute organisation», ajoute-t-il. Au Liban, le Pnud emploie dix-sept personnes de façon permanente. L’équipe œuvre avec les agences gouvernementales, les ONG, les agences spécialisées, et fait largement appel à plus de 140 experts nationaux, pour l’exécution des projets.
«Les Nations unies ont-elles encore un rôle à jouer dans le développement?», c’est l’une des questions que se pose M. Yves de San, nouveau coordinateur des Nations unies et représentant permanent du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement) au Liban. Dans une interview à L’Orient-Le Jour, M. de San a souligné qu’il privilégiera au cours de son mandat la...