Inquiétude dans les milieux diplomatiques

Les milieux diplomatiques à Beyrouth n’ont pas manqué de manifester hier leur inquiétude à la suite de la mise en garde lancée au gouvernement libanais par le chef des renseignements militaires israéliens, le général Amos Malka, contre tout appui logistique à la Résistance. Citant les ambassadeurs de grandes puissances occidentales, ces sources craignent une modification de la stratégie de l’État hébreu dans le sens d’une escalade qui prendrait pour prétexte une prétendue intervention du Liban officiel dans le conflit. D’où, sans doute, un changement qualitatif au niveau de l’armement et des attaques contre le Liban. Autant dire que, dans ce cas, les agressions israéliennes redoubleraient d’intensité, violant sans scrupules les arrangements d’avril. Les mêmes sources révèlent que cette nouvelle menace, proférée mardi devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, avait déjà été communiquée à Paris et à Washington, il y a plus d’un mois, soit par des voies diplomatiques soit à l’occasion de visites effectuées par les responsables israéliens. En tout état de cause, les représentants d’un certain nombre de puissances occidentales sont de plus en plus convaincus que l’occupation du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest par l’État hébreu n’a pas pour seul but la protection des habitants du nord d’Israël. L’occupant aurait effectivement des objectifs secrets qu’on ne découvrirait qu’à la faveur d’une reprise des négociations de paix. De fait, la persistance d’Israël à rester au Liban, malgré les pertes qu’il y subit en hommes et en matériels, s’expliquerait par des motifs concernant essentiellement la question des réfugiés et des ressources hydrauliques dans la région.