La Cour suprême d'Israël ordonne à l'armée de clarifier ses liens avec l'ALS

La Cour suprême d’Israël a ordonné au gouvernement de clarifier ses liens avec l’Armée du Liban-Sud (ALS). Cette décision sans précédent de la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire d’Israël, intervient alors que l’armée israélienne a toujours affirmé que l’ALS était une milice indépendante et qu’Israël ne devait donc pas être tenu pour responsable de ses actes dans la zone occupée. La Cour suprême, qui s’est prononcée mardi, avait été saisie par l’Association israélienne pour les droits de l’homme qui lui avait remis une pétition en faveur de quatre Libanais détenus à la prison de Khiam (Liban-Sud), gérée officiellement par l’ALS. Le gouvernement dispose d’un délai de 45 jours pour répondre à la cour. Un responsable du ministère de la Justice, qui représentait le gouvernement, a affirmé devant la cour : «Israël n’exerce aucun contrôle effectif au Liban-Sud, l’ALS n’est pas subordonnée à l’armée israélienne et Israël ne gère pas la prison de Khiam». Mais le juge Shlomo Lévine a estimé que le gouvernement n’avait pas «clarifié l’essence des relations entre Israël et l’ALS» et exigé des explications supplémentaires. Dans une déclaration écrite présentée à la cour, le général Éli Amitaï, l’officier israélien chargé de la liaison avec l’ALS, a évalué à plus de 1 000 les militaires israéliens déployés dans la «zone de sécurité» au Liban-Sud, et à 2 500 les miliciens de l’ALS. L’armée et l’ALS «coordonnent leurs activités, mais l’ALS a son propre jugement et mène parfois des actions contraires à la sécurité d’Israël», a précisé le général Amitaï dans sa déclaration. Depuis sa création il y a 15 ans, l’ALS est largement considérée comme financée, armée et entraînée par Israël.