ARNOUN - Les autorités demeurent attachées à l'esprit des arrangements d'avril 96 Beyrouth souhaite une intervention franco-US " au plus haut niveau "

Le Liban a exprimé le souhait que les États-Unis et la France interviennent rapidement auprès d’Israël pour l’amener à se retirer du village d’Arnoun, occupé depuis le 15 avril, a-t-on indiqué de sources diplomatiques. Beyrouth estime toutefois que cette intervention devrait avoir lieu «au plus haut niveau diplomatique» et non seulement au niveau des délégués américain et français au sein du comité international de surveillance, cette instance ayant démontré son «incapacité» à résoudre ce problème lors de sa dernière réunion consacrée à Arnoun. Selon des sources diplomatiques citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, les autorités libanaises ont dans le même temps fait savoir à Washington et à Paris qu’elles demeuraient attachées à l’esprit des arrangements d’avril 1996 au Liban-Sud, relatifs à la protection des civils. Selon ces sources, le message que Beyrouth a fait parvenir aux deux coparrains du comité de surveillance, chargé de veiller au respect des arrangements d’avril, est «parfaitement clair» : il appelle d’une part à un retrait immédiat et inconditionnel des forces israéliennes d’Arnoun et exprime le refus total du Liban de toute négociation devant mener à imposer des restrictions aux activités de la Résistance. En d’autres termes, précise-t-on de mêmes sources, toute amélioration sur le plan de la sécurité dans la zone occupée ne pourrait résulter que du retrait des troupes d’occupation et non de mesures qui seraient imposées à la Résistance sous le couvert des arrangements d’avril, et qui conduiraient en fait à consolider l’occupation. Ces remarques interviennent au lendemain des déclarations faites par le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Ibrahim Amine el-Sayed, au sujet des conclusions du comité de surveillance sur Arnoun. M. Sayed avait estimé que les mises au point apportées ces jours derniers par les dirigeants libanais à propos de ces conclusions étaient «suffisantes» en ce qui concerne le refus du Liban de prendre part de près ou de loin à des négociations avec Israël au sujet d’Arnoun, mais qu’en revanche elles ne l’étaient pas pour ce qui est de l’action de la Résistance, le communiqué du comité contenant des points pouvant être perçus comme impliquant des restrictions à cette action.