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Actualités - CHRONOLOGIE

CGTL - L'autorisation de l'Intérieur a été obtenue in extremis Cherté et libertés syndicales au coeur de la manifestation d'aujourd'hui

Ce n’est qu’en fin d’après-midi, hier, que le ministère de l’Intérieur a autorisé la Confédération générale des travailleurs à organiser une marche pacifique de protestation contre la récente majoration du prix de l’essence et l’instauration de nouvelles taxes indirectes. Cette autorisation a été accordée à l’issue d’une journée au cours de laquelle les observateurs et les syndicalistes étaient restés perplexes au sujet de la volonté du gouvernement dans ce domaine. La veille, le ministère de l’Intérieur avait publié un communiqué définissant les conditions auxquelles une manifestation publique pourrait se dérouler. Ces conditions, qui apparaissent pour la première fois dans la vie syndicale au Liban, avaient été interprétées, par la CGTL, comme l’expression d’un courant hostile aux libertés au sein du pouvoir. C’est le ministre de l’Intérieur lui-même, M. Michel Murr, qui a communiqué à la CGTL et à l’opinion l’autorisation de manifester. La marche pacifique aura lieu le long de l’avenue Fouad Ier, entre la place Barbir et la place du Musée, à deux cents mètres du siège du Conseil des ministres, a précisé un communiqué adressé par M. Murr à M. Abou Rizk. La manifestation doit s’ébranler à 16 heures du point de rassemblement qui lui a été prévu, note-t-on. Elle sera encadrée par un service d’ordre syndical et par les Forces de sécurité intérieures. Le président de la CGTL, pour sa part, n’avait pas attendu l’autorisation formelle du ministère de l’Intérieur pour annoncer que le mot d’ordre de manifestation etait maintenu. Dans une conférence de presse tenue au siège de la CGTL, le responsable syndical s’était élevé contre les conditions posées la veille, par le ministère de l’Intérieur, à l’organisation de la manifestation. Les points contestés Les trois points contestés par la CGTL portaient sur la nécessité de fixer approximativement le nombre de participants à la manifestation, l’obligation d’affecter au service d’ordre syndical des effectifs équivalents à 5 % du nombre des participants, et enfin l’obligation de signer un document dans lequel les organisateurs de la manifestation déclarent assumer la responsabilité des dégâts que la manifestation pourrait provoquer. De telles clauses apparaissent pour la première fois dans la vie syndicale, a affirmé en substance le président de la CGTL. Nous n’en avons pris connaissance que le 19 avril et par voie de presse. Notre demande d’autorisation date, elle, du 14 avril, et aucune réponse directe ne nous a été transmise. «Nous ne manifestons pas pour manifester, avait affirmé M. Abou Rizk. Nous militons pour la stabilité et l’autorité de la loi (…) mais nous nous voyons contraints, une nouvelle fois, de recourir à la manifestation, car les contraintes de la vie quotidienne sont devenues insupportables, et nous constatons que l’on tente à nouveau, de façon grave et flagrante, de porter atteinte à l’unité et à la liberté de décision de la CGTL et du mouvement syndical». On rappelle que la CGTL réclame un réajustement général des salaires de 30% dans le secteur privé avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 1998. En contradiction avec les orientations sociales Jugeant la politique du gouvernement en contradiction avec les orientations sociales et les engagements en faveur de l’État de droit contenus dans le discours d’investiture du chef de l’État, M. Abou Rizk a affirmé que la politique fiscale du gouvernement contribue à «creuser le fossé entre les riches et les pauvres», et à appauvrir la classe moyenne. Le président de la CGTL a ainsi jugé que le projet de budget 99 s’était écarté du principe de «la justice fiscale» et de l’adoption d’un impôt progressif sur le revenu, et qu’il a ignoré «des dizaines de propositions» portant sur l’amélioration des recettes de l’État. M. Abou Rizk a cité, pêle-mêle, à ce propos, la taxe sur les biens fonds maritimes illégalement exploités, la taxe sur les sociétés foncières et financières ainsi que sur les compagnies de téléphone cellulaire. Le chef de la CGTL a également protesté contre le refus d’abaisser les taux d’intérêt sur la livre, dont chaque point coûte au Trésor 200 milliard de LL. Il a contesté le fait que le budget soit «transparent» et s’est étonné de ce que les dettes aux entrepreneurs de TP et aux hôpitaux privés aient fait l’objet d’une comptabilité indépendante du budget. «Comment donc honore-t-on les dettes que l’on doit aux entrepreneurs, qui font partie de la classe aisée, alors que l’on prive 200 000 fonctionnaires de l’effet rétroactif de la nouvelle échelle des salaires dans le secteur public ?», a-t-il commenté par ailleurs. Enfin, M. Abou Rizk s’est élevé dans sa conférence de presse contre les atteintes à l’unité et à la liberté du mouvement syndical, estimant que tout préjudice de cette nature «est une agression flagrante contre le Liban, sa stabilité, son progrès et sa reconstruction sur des bases saines». «Comment pose-t-on de telles conditions pour manifester aujourd’hui ?», s’était-il encore exclamé, estimant que la circulaire du ministère de l’Intérieur était destinée à intimider les manifestants et à réprimer la CGTL. «Où donc était M. Murr quand on a manifesté en faveur du leader kurde Öcalan ?», s’était-il interrogé
Ce n’est qu’en fin d’après-midi, hier, que le ministère de l’Intérieur a autorisé la Confédération générale des travailleurs à organiser une marche pacifique de protestation contre la récente majoration du prix de l’essence et l’instauration de nouvelles taxes indirectes. Cette autorisation a été accordée à l’issue d’une journée au cours de laquelle les...