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Actualités - ANALYSE

Vie politique - Le chef du législatif dénonce les mesures vindicatives du gouvernement Le dossier de la réforme discuté entre Berry et Hoss

L’entretien que le président de l’Assemblée nationale M. Nabih Berry et le chef du gouvernement M. Sélim Hoss ont pu avoir à Aïn el-Tineh a été essentiellement consacré au dossier de la réforme administrative, confirment des sources fiables proches des deux hommes. M. Berry a critiqué sans ambages les mesures prises jusqu’à présent. Il les a qualifiées, indiquent ces sources, de «purement vindicatives», ajoutant que manifestement elles étaient dans certains cas «aussi arbitraires qu’injustes». À son avis, contrairement à ce que le pouvoir a laissé entendre, les sanctions n’ont pas été adoptées en base des rapports des organismes de contrôle, mais uniquement sur recommandation personnelle du ministre de la Réforme administrative M. Hassan Chalak. M. Berry, ajoutent ces sources, a tenu à faire remarquer à M. Hoss qu’il s’est abstenu de critiquer publiquement les décisions de l’exécutif. Non pas par crainte de gêner le gouvernement, mais pour éviter qu’on interprète mal sa position. Car pour le fond, a-t-il dit, il est évidemment favorable à la réforme. À condition qu’elle soit bien menée et qu’elle produise une administration épurée, modernisée, efficace. Dans le même sens M. Berry a ajouté qu’il faut tout faire pour éradiquer la corruption et l’anarchie, mais dans les règles. M. Berry a souligné à M. Hoss, selon ses proches, qu’il soutient le régime, qu’il entend aider le pouvoir à mener à bien le changement pour instituer un véritable État des institutions et du droit. Il a répété qu’il s’est abstenu de protester ouvertement contre les sanctions qui ont frappé certains éléments qui sont considérés comme relevant de lui. Il a de même, a-t-il fait valoir, refusé d’abord de recevoir ces mêmes fonctionnaires, pour qu’on n’aille pas penser qu’il les couvre de sa protection. Mais par la suite, a-t-il indiqué à son interlocuteur, les arrêts des organismes de contrôle, dont l’Inspection centrale, avaient blanchi certains cadres placés disciplinairement sur la touche par les soins de M. Chalak. Il a accepté de leur accorder audience. Considérant qu’ils avaient droit à un geste public de réhabilitation, du moment que les assertions gouvernementales, les rumeurs propagées par certains ministres leur imputant des fautes s’étaient révélées infondées. M. Berry a encore rappelé à M. Hoss qu’il est inadmissible que la réputation des gens soit injustement entachée par des sanctions donnant à penser qu’ils ont commis de graves infractions ou des malversations alors qu’il n’en est rien. Puis, toujours selon les mêmes sources informées, le président de la Chambre a analysé le dossier administratif dans son ensemble. Il a estimé qu’une question de cette importance ne doit pas être confiée aux mains d’une seule personne agissant de son propre cru et imposant ensuite au gouvernement d’assumer la responsabilité de tels actes. Pour M. Berry il faut que le dossier soit traité par le Cabinet tout entier. En base d’études détaillées que lui remettraient la Cour des comptes, le Conseil de la fonction publique, l’Inspection centrale, financière ou judiciaire ainsi que le ministère de la Réforme. Ce département aurait d’ailleurs pour mission de procéder à une synthèse globale des rapports des organismes de contrôle, à l’adresse du Conseil des ministres. Entrant dans les détails, M. Berry est revenu sur un sujet qui lui tient à cœur depuis des années : la rotation tous les trois ans entre les fonctionnaires de première catégorie, entendre essentiellement les directeurs généraux. Il propose que le système soit mis en place et supervisé par les organismes de contrôle, en tenant compte des critères confessionnels. C’est-à-dire il faut, à son avis, qu’un sunnite soit remplacé par un sunnite, un maronite par un maronite, un chiite par un chiite et ainsi de suite. Sans fausse honte, ajoutent ces sources, M. Berry a souligné que les postes obtenus par sa propre communauté doivent être considérés comme des droits acquis intangibles. Il a cependant ajouté que le sujet mérite d’être étudié en profondeur. Et il a conclu en revenant à la charge en ce qui concerne M. Hassan Chalak, estimant que ce ministre a démérité et devrait être remplacé. Commentant ce réquisitoire, le président Hoss a convenu pour sa part que les fonctionnaires injustement sanctionnés avaient droit à une réparation morale et à une réhabilitation publique. Il a reconnu que c’est le cas notamment pour l’ancien directeur général de l’Information M. Mohammed Obeid, dont M. Berry demande le retour en fonction de premier rang, à l’Information même ou à l’Intérieur, ce qui est encore mieux. M. Hoss n’a rien promis de précis mais il a confirmé que le gouvernement va étudier les moyens à mettre en œuvre pour rendre justice à ceux qui ont été lésés injustement. À ce propos des sources loyalistes croient savoir que l’on va proposer sous peu des postes intéressants à MM. Mohammed Obeid, Joseph Hawa, Nicolas Saba, Riad el-Abdallah et Camille Asmar.
L’entretien que le président de l’Assemblée nationale M. Nabih Berry et le chef du gouvernement M. Sélim Hoss ont pu avoir à Aïn el-Tineh a été essentiellement consacré au dossier de la réforme administrative, confirment des sources fiables proches des deux hommes. M. Berry a critiqué sans ambages les mesures prises jusqu’à présent. Il les a qualifiées, indiquent ces...