Yougoslavie - Incidents frontaliers avec l'Albanie et la Croatie, nettoyage ethnique au Monténégro La fièvre monte entre Belgrade et ses voisins (photo)

Quatre semaines après le début des frappes, l’Otan diversifie les cibles sans toujours atteindre ses objectifs avoués, notamment l’affaiblissement de la capacité militaire de la Yougoslavie pour l’amener à céder à ses injonctions. Mais Slobodan Milosevic ne semble pas sur le point de céder et développe au contraire le nettoyage ethnique, qui est désormais appliqué au Monténégro. Belgrade multiplie, par ailleurs, les provocations contre ses voisins. Ainsi, après avoir échangé des tirs dans la matinée avec les soldats albanais à la frontière du Kosovo, des troupes serbes ont pénétré hier dans la zone démilitarisée qui sépare la Croatie de la Yougoslavie, entraînant une protestation officielle de Zagreb auprès de l’Onu. En dépit de ce durcissement yougoslave, «l’Otan n’a pas de projets d’invasion», a fermement déclaré le secrétaire général Javier Solana, ajoutant que la stratégie de l’Alliance était celle de la «campagne aérienne jusqu’au bout». Ainsi les frappes se sont poursuivies hier et les premiers hélicoptères Apache, appuyés par des centaines de parachutistes américains, arrivent aujourd’hui en Albanie et seront opérationnels dans une semaine. Ces hélicoptères sont de redoutables appareils d’attaque spécialisés dans la destruction de blindés. Mais 24 Apache suffiront-ils à hâter une solution du conflit ? Les Alliés n’en sont eux-mêmes pas convaincus, si bien qu’ils ont décidé d’ajouter une pression économique sur Belgrade en coupant les sources d’approvisionnement en pétrole, sans pour autant être d’accord sur les moyens de le faire. Pour l’heure, aucun accord n’a toutefois été trouvé entre les membres de l’Alliance pour mettre en place un embargo pétrolier contre la Yougoslavie. Enfin, malgré la mise en place de l’opération Abri Allié, l’Otan reste définitivement impuissante face à l’exode des centaines de milliers d’Albanais du Kosovo.