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Actualités - ANALYSE

Les élections israéliennes déterminantes pour la paix et pour le Liban

À en croire l’ambassadeur d’un pays européen : «Les perspectives sont simples : le sort de la région et de votre pays se joue le 17 mai. Dans les urnes israéliennes». Il aborde ensuite les différentes hypothèses envisageables : «Si Netanyahu l’emporte et qu’il s’allie avec les ultras religieux, ce serait la guerre presque à coup sûr. Si la victoire revient à Barak ou à Mordehaï, il y aurait un gouvernement de modérés. Et le processus de paix pourrait redémarrer sur tous les fronts, le libanais comme le palestinien ou le syrien. Et il ne serait pas irréaliste de voir la paix se conclure avant la fin du siècle». À des interlocuteurs libanais qui croient suffisamment en l’Amérique pour penser que même Netanyahu serait forcé de reprendre le chemin des négociations, ce diplomate occidental répond que «le chef du Likoud a clairement dit qu’il ne veut pas d’une reprise des pourparlers. Il ne s’y résoudrait que s’il était obligé de mettre sur pied avec les travaillistes un Cabinet d’union nationale groupant également le centre. Ce genre d’arrangement est assez fréquent en Israël, certes. Mais il paraît peu probable dans la configuration politique actuelle qui a profondément changé depuis la dernière expérience groupant Rabin et Shamir. Les clivages entre gauche et droite israéliennes se sont beaucoup trop durcis depuis l’assassinat de Rabin pour qu’elles puissent de nouveau coopérer. En outre, l’électorat de Netanyahu s’est beaucoup radicalisé. Et sa marge de manœuvre avec ses alliés religieux, des fanatiques qui ne parlent que de guerre, se trouve énormément réduite par les défections successives enregistrées ces derniers mois au sein du Likoud. Il doit dans cet esprit faire attention à ne pas se laisser déborder sur sa droite par Benny Begin. Il est donc pratiquement exclu qu’il y ait une coalition Netanyahu-Barak-Mordehaï. Et si d’aventure elle devait prendre corps, il faudrait beaucoup de temps aux trois hommes pour se mettre d’accord sur une ligne commune concernant le processus de paix. Netanyahu s’arrangerait du reste pour perdre du temps et le mandat Clinton pourrait bien prendre fin sans que l’on n’ait repris les négociations dans la région». Pour ce diplomate européen «la chance d’un redémarrage des pourparlers palestino-israéliens dans le cadre des accords d’Oslo ou des pourparlers entre l’État hébreu, la Syrie et le Liban réside dans un gouvernement israélien dirigé par le chef des travaillistes Ehud Barak ou par le centriste Yitzhak Mordehaï. Un tel Cabinet ne mettrait pas des bâtons dans les roues des Américains. Et il accepterait notamment de reprendre les négociations concernant le Golan à partir du point qu’elles avaient déjà atteint. Alors que le Likoud affirme pour sa part qu’il faut, le cas échéant, tout gommer et recommencer de zéro». En clair, cela veut dire que Barak ou Mordehaï respecteraient l’engagement pris par Rabin puis par Pérès de rendre le plateau à la Syrie, engagement que Netanyahu renie. Mais selon le diplomate européen, «il ne faut quand même pas se faire trop d’illusions. Les Israéliens ne partiront pas du Golan sans avoir obtenu des concessions hydrauliques et économiques déterminées. Et ils ne voudront pas quitter le Liban-Sud sans avoir décroché des mesures de sécurité. On devrait cependant parvenir assez rapidement à un package deal acceptable pour tous. Les États-Unis et l’Europe mettraient la pression nécessaire à cette fin», indique enfin cette source. – Un diplomate arabe exprime pour sa part un autre point de vue. Selon lui, «le processus de paix ne va pas reprendre de sitôt, même si Netanyahu est battu aux élections. Car les développements dans les Balkans comme du côté de l’Irak ont beaucoup radicalisé ces derniers temps l’opinion israélienne. Les sondages montrent que les Israéliens ne veulent plus respecter les accords d’Oslo et donner aux Palestiniens leur part de Cisjordanie. Ils ne veulent plus entendre parler non plus de restituer le Golan. Quant au Liban-Sud, s’ils se prononcent pour un abandon, c’est en majorité pour un retrait dit unilatéral, autrement dit inspiré d’une politique de la terre brûlée…». Ce pessimiste conclut : «Si les modérés arrivent au pouvoir en Israël et qu’ils s’orientent vers la conclusion d’une paix avec les Arabes, les radicaux dresseraient la rue contre eux et la crainte d’une guerre civile les ferait reculer».
À en croire l’ambassadeur d’un pays européen : «Les perspectives sont simples : le sort de la région et de votre pays se joue le 17 mai. Dans les urnes israéliennes». Il aborde ensuite les différentes hypothèses envisageables : «Si Netanyahu l’emporte et qu’il s’allie avec les ultras religieux, ce serait la guerre presque à coup sûr. Si la victoire revient à Barak...