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Actualités - REPORTAGES

Le spectre de la guerre du Kosovo plane sur le partenariat

L’ombre du Kosovo plane sur toute l’Europe, et plus d’un plan, y compris le partenariat euro-méditerranéen, pourrait être bouleversé par des développements inattendus dans cette région. Dans son discours d’ouverture de la troisième conférence ministérielle, le ministre allemand des AE l’a reconnu d’emblée : la guerre au Kosovo éclipse pour le moment tous les autres événements politiques. Pour M. Joschka Fischer, le conflit dans ce pays des Balkans revêt deux significations principales. D’abord, il prouve que l’action de la communauté européenne est animée par des considérations dépassant les considérations religieuses, et infirme les prédictions de Huntington pour qui le siècle qui commence sera celui du «choc des civilisations». «Ce qui se passe est indicatif de la manière dont chrétiens et musulmans peuvent vivre ensemble dans le monde de demain», a dit M. Fischer. Par ailleurs, a-t-il ajouté, «le conflit du Kosovo est un nouvel exemple de ce qui se produit quand la démocratie, les droits de l’homme et le règne de la loi sont bafoués. L’exemple du Kosovo doit être considéré comme un avertissement sérieux : à long terme, les conflits ne peuvent être résolus que par des compromis qui assurent d’équitables équilibres d’intérêts pour les parties en présence». Après la séance plénière, les travaux se sont poursuivis dans les groupes ministériels qui discutent les grands thèmes de la conférence : politique étrangère et de sécurité, coopération économique, échanges commerciaux, transition, coopération sociale et culturelle. Les ministres doivent aussi se prononcer sur une déclaration annexe à celle de Barcelone : un projet de charte pour la paix et la stabilité. En soirée, le ministre israélien des Affaires étrangères, Ariel Sharon, a tenu une conférence de presse dans laquelle il a présenté un projet de construction de trois usines de dessalement de l’eau de mer sur la côte israélienne. Ce projet devrait pouvoir assurer, dans une période allant de 10 à 15 ans, 1 million de mètres cubes d’eau par an, et régler une crise de l’eau qui se déclarera quand la population de la région située entre le Jourdain et la Méditerranée passera de 8 millions (chiffre actuel) à 10 millions d’habitants (d’ici à 10 ans, selon lui). Ce projet, qu’un État seul est incapable de financer, assurera les besoins en eau d’Israël, de la Jordanie, de l’Autorité palestinienne, et profitera même à la Syrie, a assuré M. Sharon. Par ailleurs, M. Sharon a affirmé que son pays est «le seul à avoir renoncé à une partie du territoire qui est historiquement son foyer national et le berceau du peuple juif, à seule fin de faire la paix avec ses voisins».
L’ombre du Kosovo plane sur toute l’Europe, et plus d’un plan, y compris le partenariat euro-méditerranéen, pourrait être bouleversé par des développements inattendus dans cette région. Dans son discours d’ouverture de la troisième conférence ministérielle, le ministre allemand des AE l’a reconnu d’emblée : la guerre au Kosovo éclipse pour le moment tous les...