Aoun appelle les libanais à se libérer de "l'école de Taëf"

Le général Michel Aoun a appelé hier les Libanais à s’unir pour «libérer leur patrie de l’école de Taëf et de ses maîtres», responsables selon lui de la situation actuelle du pays, notamment sur le plan économique. Sous le titre «Unis dans la soumission (vis-à-vis de l’étranger), ils ont été désunis par l’argent», l’ancien chef du gouvernement de militaires s’est encore une fois livré, dans sa déclaration hebdomadaire diffusée sur Internet, à une attaque en règle contre l’ensemble de la classe politique au pouvoir depuis 1990. «Les disciples de cette classe politique que l’on peut appeler pour résumer l’école de Taef» n’ont rien donné au Liban. Au contraire, ils ont tout pris et offert le pays sans conditions à la Syrie», a-t-il noté. «Ils ont détruit l’économie, en adoptant une politique financière consistant à s’endetter et à investir dans des projets non productifs qui ont finalement servi à couvrir le pillage des sommes empruntées», a-t-il accusé. Rappelant qu’il avait lui-même mis en garde dès le début contre «la fausse reconstruction» en cours, il a déploré que les Libanais, «par ignorance ou par opportunisme», ne l’aient pas écouté. Selon lui, ses avertissements n’ont pas porté parce que «les hommes politiques voulaient conserver leur rôle, les riches protéger leurs fortunes et les pauvres se disaient qu’il fallait vivre». «Les intellectuels, eux, ont brillé par leur absence totale. Quant à notre presse libre, elle s’est sagement cantonnée dans les limites qui lui ont été fixées, de peur d’être brûlée par le soleil ou trempée par la pluie. Aujourd’hui, elle se meurt de froid et de soif», a-t-il souligné.