Effet inflationniste minime (1%)

Plusieurs milieux économiques ont réservé un accueil plutôt favorable au budget d’austérité 1999, mais ont réclamé l’élaboration rapide d’un plan de redressement des finances publiques. «C’est un budget transparent qui répartit d’une manière équitable les nouveaux impôts et taxes entre les différentes couches sociales et qui s’illustre par une augmentation des dépenses d’investissement et une compression des dépenses courantes», a déclaré M. Makram Sader, de l’Association des banques du Liban (ABL). «Mais il ne s’agit que d’un tout premier pas vers l’assainissement des finances publiques, qui doit être suivi rapidement par un programme de redressement financier sur cinq ans», avertit cependant M. Sader. Selon lui, «ce plan repose sur deux piliers : une réforme fiscale radicale qui permettra au Trésor de couvrir ses dépenses sans s’endetter et une transformation des services publics en sociétés rentables». Un autre expert financier, Ghassan Ayache, juge le budget «positif» car, «en dépit de l’augmentation des dépenses il prévoit un déficit de 40,2 % contre 42 % en 1998». «C’est également un budget audacieux car il touche au tabou de l’impôt sur le revenu», dit-il. «Mais nous attendons le plan de redressement pour être fixés sur les décisions cruciales du gouvernement», a-t-il ajouté. Pour le président de la commision parlementaire des Finances et du Budget, Khalil Hraoui, «le budget est bon tant qu’il fait partie d’un plan d’assainissement, or jusqu’à présent nous n’avons vu que taxes et impôts». Pour Marwan Barakat, économiste à la banque Audi, la loi des finances est «transparente» et ses objectifs «peuvent être atteints car elle est soutenue par une volonté d’optimisation des recettes et de compression des dépenses». Selon lui, «les impôts et taxes touchent aussi bien l’investisseur que le consommateur» et auront «un effet inflationniste minime (1 %) dans un pays où le taux d’inflation est bas» (entre 3 et 4 %).