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Actualités - DISCOURS

Tradition - Messe à Bkerké à l'intention de la France Sfeir à Jouanneau : les relations entre nos deux pays sont solides, nécessaires, indispensables (photo)

Le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a célébré hier, comme il est de tradition tous les lundis de Pâques, une messe à l’intention de la France. L’ambassadeur de France Daniel Jouanneau, son épouse ainsi que le personnel diplomatique de l’ambassade de France ont assisté à cet office religieux, qui a été suivi d’un déjeuner, au cours duquel le patriarche et le diplomate ont échangé des toasts. Les relations qui unissent nos deux pays sont indispensables, a notamment déclaré le chef de l’Église maronite. Et l’ambassadeur Daniel Jouanneau de lui faire écho en se félicitant que «pour l’Église maronite, la France a toujours été un partenaire essentiel». Le diplomate a également rendu hommage à «la détermination» avec laquelle le patriarche maronite «ne cesse de diffuser un message de tolérance, de réconciliation nationale et de liberté». Premier à prendre la parole, le patriarche a déclaré : «Monsieur l’ambassadeur, mes chers amis, «La messe à laquelle vous venez d’assister est déjà une tradition qui remonte à un peu plus d’un demi-siècle. Pourtant avec le temps, elle n’a pas perdu, je veux le croire, son sens très profond pour nous deux : pour la France ainsi que pour le Liban, et particulièrement pour la communauté maronite. Elle signifie que les relations qui unissent nos deux pays sont d’autant plus solides qu’elles s’avèrent nécessaires, voire même indispensables. «Pour nous, c’est un acte de reconnaissance pour tout ce que votre pays a fait et ne cesse de faire pour le nôtre. Il y a plus d’un domaine où la France ne cesse de venir en aide au Liban qui vient de sortir d’une guerre des plus meurtrières. Sur le plan de la francophonie et de la culture en général, aussi bien que sur le plan du développement. Nous venons d’apprendre que l’un de vos nombreux bureaux qui s’occupent de ce domaine va s’installer au Liban, pour aider les villageois libanais à se fixer chez eux au lieu de venir en ville où ils risquent de perdre leur identité et, bien des fois, leur dignité. «Je me demande si je ne suis pas indiscret en révélant que c’est là une des demandes que j’avais faites à Monsieur Chirac, le président de la République française, quand, le premier mars dernier, j’ai eu l’honneur, tout comme Votre Excellence, monsieur l’ambassadeur, d’être reçu à l’Élysée où nous avons déjeuné ensemble. J’en prends occasion pour prier Votre Excellence de transmettre à Monsieur le président l’expression renouvelée de mes remerciements pour l’accueil officiel et amical qu’il m’a réservé, de mes profonds respects et de mes vœux les plus sincères pour le succès de ses efforts en faveur de la paix en Europe et au Moyen-Orient. «Je voudrais profiter aussi de cette occasion pour souligner le bonheur qu’ont éprouvé les jeunes Libanais pour la généreuse hospitalité qu’ils ont reçue, il y a deux ans, dans les familles françaises, lors de la Journée mondiale de la jeunesse. En retour, bon nombre de ces mêmes familles françaises sont venues au Liban où elles ont reçu la même chaleureuse hospitalité. «Je viens d’apprendre qu’il y a des préparations qui se font pour que ces mêmes jeunes se rencontrent l’année prochaine à Rome à l’occasion du Grand Jubilé. N’est-ce pas qu’au niveau des peuples que se tissent les amitiés les plus durables et les plus solides, avant même que ce ne soit au niveau des États? «Je me garde d’être prolixe. Je voudrais simplement vous souhaiter, Monsieur l’ambassadeur ainsi qu’à Madame Jouanneau et vos collaborateurs, une joyeuse fête de Pâques, beaucoup de succès dans votre mission au Liban, un réel bonheur, autant qu’il y en a dans ce bas monde et une abondance de grâces divines. Je souhaite à la France d’être toujours fidèle à son histoire et à sa vocation de championne des libertés et des droits de l’homme, et à son prestigieux président et son gouvernement, de voir couronnés de succès les efforts qu’ils déploient pour éteindre l’incendie qui fait rage aux Balkans et faire régner la paix dans le monde». Des liens exceptionnellement fraternels En réponse à cette allocution chaleureuse, l’ambassadeur de France, M. Jouanneau, a affirmé : «Monsieur le cardinal, Nos Seigneurs, chers pères, chers amis, «Les prières que Votre Béatitude a bien voulu formuler à l’intention de la France témoignent des liens exceptionnellement étroits et fraternels qui unissent depuis si longtemps mon pays à la communauté maronite. Mes compatriotes et moi les recevons comme un grand honneur et un grand privilège. «Au nom du président Jacques Chirac, qui a eu grand plaisir à vous accueillir le mois dernier à Paris, au nom du gouvernement français et de tous les français du Liban, je tiens à exprimer à votre béatitude ma plus profonde reconnaissance pour la liturgie que vous avez célébrée en ce temps de Pâques, symbole d’espoir et de renouveau. «Lors de sa visite au Liban en 1996, le président de la République déclarait : “La solidité, la force de notre amitié reposent d’abord sur les liens du cœur et de l’esprit”. Inlassablement, ces liens ont été forgés, développés et approfondis. Ainsi, la confiance mutuelle, qui n’a cessé d’animer l’âme de nos deux peuples, a permis de réaliser de grands et nobles projets. «Comment ne pas évoquer le rôle éminent de vos prédécesseurs, d’heureuse mémoire, dans le développement de ces relations d’exception. Je pense en premier lieu au patriarche Hoyek. Je pense à tous ces maronites, religieux ou laïcs, qui ont tissé l’Orient arabe et l’Occident, et qui ont si bien expliqué aux Européens la complexité de l’Orient, et ouvert l’Orient sur la modernité occidentale, le talent historique des maronites aura été de réussir la synthèse entre ce que l’Orient et l’Occident ont de meilleur, et de porter ce message aux quatre coins du monde. «Votre Église est enracinée dans ce Liban, dont elle a tellement contribué à forger, et défendre la conscience nationale. Elle est en même temps, et depuis toujours, ouverte sur l’extérieur, et la France nous le savons à toujours été pour elle un partenaire essentiel. «Ainsi, aux deux extrémités de la Méditerranée, cette fidélité entre nos deux pays ne s’est jamais altérée. Elle s’est perpétuellement enrichie en une chaîne infinie de générosité et de solidarité, entre des hommes porteurs d’un même héritage et de valeurs partagées, notamment grâce à la francophonie. «Je tiens à saluer la détermination avec laquelle votre béatitude ne cesse de transmettre ces valeurs et de diffuser un message de tolérance, de réconciliation nationale et de liberté. «Pour sa part, la France continuera non seulement à soutenir la reconstruction du Liban, favoriser son développement économique, mais aussi à aider tous ceux qui à un titre, ou à un autre travaillent à introduire dans la société libanaise davantage de justice, de solidarité, de fraternité. «La France demeure à vos côtés et apporte son plein appui à un Liban uni, rassemblé, réconcilié, attaché à la démocratie et aux libertés. À un Liban souverain, indépendant ayant retrouvé son intégrité territoriale conformément aux résolutions des Nations unies, à commencer par la résolution 425. Nous savons aussi qu’il n’y aura pas de paix au Moyen-Orient si elle n’est pas globale. «Au moment ou nous célébrons avec Votre Béatitude la fête de Pâques, j’ai une pensée toute particulière pour les habitants du Liban-Sud, pour les épreuves qu’ils endurent. «Monsieur le cardinal, «En ce jour, qui rappelle chaque année, grâce à la généreuse initiative de Votre Béatitude, les liens historiques qui soudent la France et la communauté maronite, j’adresse au patriarche maronite d’Antioche et de tout l’Orient, et à toute la communauté maronite mes vœux les plus respectueux. «Je lève mon verre à la santé de sa Béatitude éminentissime le Cardinal Sfeir, à toute l’Église maronite et à la paix».
Le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a célébré hier, comme il est de tradition tous les lundis de Pâques, une messe à l’intention de la France. L’ambassadeur de France Daniel Jouanneau, son épouse ainsi que le personnel diplomatique de l’ambassade de France ont assisté à cet office religieux, qui a été suivi d’un déjeuner, au cours duquel le patriarche et le...