Sfeir critique la méthode suivie par le gouvernement (photo)

Le tableau que brosse le patriarche Nasrallah Sfeir de la crise politique et économique dans le pays est bien sombre. Mais le prélat maronite ne désespère pas pour autant. Dans son message pascal, il estime ainsi que les responsables pourraient surmonter les difficultés grâce notamment à leur «détermination» et à leur «abnégation». Mgr Sfeir se demande toutefois «comment espérer une normalisation de la situation» «alors qu’une hégémonie perpétuelle paralyse la volonté libanaise». Le message est critique envers la gestion de l’État, et le cardinal va même jusqu’à constater : «Nul ne pense que la méthode suivie jusqu’ici pour améliorer la situation aboutira au but recherché». Il déplore ainsi les «erreurs» commises au niveau de la réforme administrative et des poursuites judiciaires en cours. «Si la justice est toujours sélective, elle sera non seulement inutile, mais elle créera un climat de peur», affirme-t-il à ce sujet. Sur le plan financier, le patriarche maronite souligne «l’embarras» dans lequel semblent se trouver les dirigeants «puisqu’ils veulent assurer des rentrées pour alléger le poids des dettes et craignent en même temps d’imposer de nouvelles taxes que le peuple (…) est incapable de payer». Bref, le message du prélat est dense mais quelque peu nuancé par l’hommage au président Émile Lahoud qui a assisté hier matin à Bkerké à l’office du Vendredi Saint. À l’intention du chef de l’État, il a notamment déclaré : «Vous n’avez épargné aucun effort, ainsi que votre équipe, en vue de redresser la barre».