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Actualités - REPORTAGES

Concert - A l'Assembly Hall-AUB, duo franco-canadien Piano à quatre mains : vivacité et synchronisation

Une variante dans le paysage musical pianistique beyrouthin un peu trop sage et uniforme ces derniers temps. Un concert de piano de plus mais cette fois-ci à quatre mains avec des partitions allant de César Frank à George Gershwin en passant par Brahms, Michaud, Dvorak, Satie et Poulenc. Présenté à l’Assembly Hall par Les Jeunesses musicales du Liban (qui sont bien loin des feux de la rampe depuis un bon moment), voilà un duo franco-canadien avec Melisande Chauveau et Suzanne Fournier officiant ensemble en absolue harmonie sur les touches d’ivoire. En ouverture, une riche et somptueuse version de God save the King selon une inspiration tout à fait dans la lignée et l’éloquence de la narration «cyclique» de César Frank. Ont succédé les Valses op. 39 de J. Brahms. Elégantes, gracieuses, poétiques valses déployant d’inépuisables richesses sonores dominées par la douceur, la rêverie, la tendresse, un certain romantisme. Dédiée aux deux pianistes, une œuvre du Canadien Pierre Michaud intitulée Échanges. Révélation d’une écriture moderne aux stridences et aux rythmes précipités bien contemporains, avec des moments d’influence dodécaphonique et un certain souffle schœnbergien. Pour terminer cette première partie du programme, les Danses slaves (op. 46 no 1-2-6-8) du praguois Anton Dvorak. Libéré des tutelles allemande et italienne, Dvorak, pittoresque et lyrique, a une écriture dont les modulations et les développements sont conduits en douceur et demeure sans conteste naturelle et directe avec ces constantes références à un certain esprit de folklore tchèque. Après l’entracte, place à l’humour, la fantaisie, aux savoureuses pochades d’Éric Satie dont la musique ressemble parfois à ces gouttes de pluie qui tambourinent et dégoulinent contre les vitres… Les Trois morceaux en forme de poire ici interprétés constituent en fait la réponse à Debussy qui conseillait à l’auteur très libre des Gnossiennes de respecter la forme ; ils sont destinés au piano à quatre mains et sont empreints d’un indéniable esprit d’originalité, plein de facétie et de malice. Plus grave et moins enjouée est cette sonate (prélude, rustique, final) à quatre mains de Francis Poulenc qui pourtant n’en était pas moins porté à la fantaisie que Satie dans ses compositions. Pour conclure en beauté ce concert placé de toute évidence sous le signe d’une heureuse diversité, voilà la très populaire Rhapsody in blue de George Gershwin. Entre le jazz et les envolées du negro spiritual, la vibrante narration de cette version à quatre mains, toute en étincelles de l’auteur d’Un Américain à Paris, n’a pas laissé les auditeurs indifférents qui ont longuement applaudi cette prestation sans faille où vivacité et belle synchronisation s’harmonisaient admirablement.
Une variante dans le paysage musical pianistique beyrouthin un peu trop sage et uniforme ces derniers temps. Un concert de piano de plus mais cette fois-ci à quatre mains avec des partitions allant de César Frank à George Gershwin en passant par Brahms, Michaud, Dvorak, Satie et Poulenc. Présenté à l’Assembly Hall par Les Jeunesses musicales du Liban (qui sont bien loin des...