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Actualités - REPORTAGES

Rencontre - Le peintre Jean-Baptiste Valadié en pèlerinage à Beyrouth "Kfar Sama" du père Mansour Labaki, bientôt en livre de bibliophilie(photos)

Le peintre français Jean-Baptiste Valadié se prépare à illustrer «Kfar Sama», du père Mansour Labaki, en livre de bibliophilie. En préparation à ce projet, Valadié et son épouse étaient de passage à Beyrouth pour découvrir le pays du Cèdre et «s’imprégner de ses senteurs». Rencontre avec un grand artiste. Jean-Baptiste Valadié est né en Corrèze en 1933. À l’âge de 10 ans, il est déjà passionné par le dessin, mais rêve de devenir explorateur. Il lit de nombreux livres de voyage : René Caillié, Jean Charcot, le père de Foucauld, bref, tous les auteurs de récits d’aventures. Parallèlement, il s’amuse à illustrer ces ouvrages. Petit à petit, il se découvre une vraie passion pour le dessin et la peinture. «Mais je ne connaissais absolument rien sur le plan pictural, je n’avais suivi aucune formation particulière», précise-t-il. «Nous étions en 1944, j’avais 11 ans, et il n’y avait personne pour m’indiquer le chemin à suivre pour faire la peinture». Sculpteur sur bois, travaillant pour des ébénisteries, son père le laisse faire sans pour autant l’encourager outre mesure. Pour lui, comme pour beaucoup en ce temps-là, c’est bien, mais «ce n’est pas un métier». À 16-17 ans, Jean-Baptiste Valadié «monte» à Paris et passe les deux concours d’entrée de l’École des arts appliqués de Paris et de celle des arts décoratifs. Il les réussit tous les deux mais s’inscrit aux arts appliqués. «Comme je n’avais pas beaucoup d’argent, il fallait que j’obtienne le maximum de résultats», se souvient-il. Quatre ans plus tard, en 1955, il décroche son diplôme et entame un tour du monde. «J’en ai fait un bout, puisque j’ai découvert l’Afrique noire», dit-il. «Pendant sept mois, je me suis promené au hasard, je faisais de l’exploration mais aussi du dessin. J’étais enfin parvenu à joindre mes deux passions». Des œuvres pleines de mouvement À la suite de son premier voyage d’aventure, Valadié se rend compte que sa véritable passion est la peinture. Il s’y met alors sérieusement et s’attaque à l’huile. Le style de Valadié est très vivant. «J’ai toujours recherché le mouvement», indique-t-il. «Lorsque j’étais étudiant, j’allais au zoo et je faisais des croquis. Dans la rue, je suivais les gens pour voir comment ils marchaient. Cela me passionnait». En un deuxième temps, Jean-Baptiste Valadié a fait de l’illustration de bibliophilie. «J’ai illustré de grands écrivains, comme Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Ronsard ou Maupassant, dans des livres de collection, tirés à très peu d’exemplaires», souligne-t-il. Les poètes «maudits» l’amènent à modifier son pinceau qui devient, à une certaine période, surréaliste. «J’ai ensuite voulu partir dans une autre direction peindre de la lumière et m’éclater dans des couleurs différentes», poursuit-il. S’il a peint des paysages, le jazz et beaucoup d’autres thèmes «car tout est prétexte à peinture», aujourd’hui Valadié peint surtout la femme, dans des ambiances très colorées. Il a exposé dans tous les coins du monde, mais garde un souvenir particulier de son expérience «extraordinaire» au Japon. «J’avais signé un contrat avec une maison d’édition qui travaillait dans le monde entier, indique-t-il, et j’ai voyagé dans plusieurs pays, mais aussi dans toutes les grandes villes du Japon. Nous organisions d’importantes expositions, collectives ou personnelles, dans les plus grands hôtels». Et d’ajouter dans un sourire : «À cette époque, on découvrait aussi de grands peintres comme Carzou, Picasso, Buffet, Chagall et c’était passionnant, pour un artiste, de voir d’autres nombrils que le sien». Touchés au cœur C’est en France que Jean-Baptiste Valadié rencontre le père Mansour Labaki. «Ma femme et moi avons ensuite lu quelques-uns de ses livres, puis nous les avons fait lire à des amis. Nous avons été touchés au cœur», dit-il. «C’est un personnage fabuleux, qui écrit en poésie, sans jamais de violence. Comme un magicien, il prend le noir et le transforme en couleur. Cela correspondait à une vue d’artiste, qui transforme la nature», ajoute-t-il avec enthousiasme. Lorsqu’un ami lui propose d’illustrer un livre du père Labaki, Valadié accepte sans hésitation. Ce sera Kfar Sama, «parce qu’il y a ce côté ombre, qui est la guerre, et puis la lumière, qui est l’espoir de paix», explique-t-il. «Dans Kfar Sama, Mansour Labaki décrit le Liban des racines, celui dont doit rêver chaque Libanais. Et puis on y retrouve toutes les senteurs de ce Liban mosaïque d’avant l’éclatement». Avant de se mettre au travail, Valadié décide de visiter le Liban. «J’avais besoin de voir tout cela de moi-même», dit-il. «Ma femme et moi avons découvert cet accueil et cette gentillesse extraordinaires qui caractérisent le peuple libanais et qu’on ne trouve plus que rarement dans le monde». Jean-Baptiste Valadié a aussi signé la mise en page et la conception du dernier livre du père Labaki Liban, village du ciel . Un album illustré de belles photos, qui reprend des passages de Kfar Sama en arabe, en français et en anglais. «Nous avons donc profité de notre présence ici pour rencontrer toutes les personnes photographiées dans ce livre», note-t-il. «C’était un pèlerinage passionnant». Bientôt donc en librairie, Kfar Sama illustré par Valadié. Un livre de bibliophilie, en nombre limité, «mais qui sera peut-être suivi d’une deuxième version, plus accessible à tous», annonce le peintre français. Qui sera de retour pour la signature de l’ouvrage. Affaire à suivre donc...
Le peintre français Jean-Baptiste Valadié se prépare à illustrer «Kfar Sama», du père Mansour Labaki, en livre de bibliophilie. En préparation à ce projet, Valadié et son épouse étaient de passage à Beyrouth pour découvrir le pays du Cèdre et «s’imprégner de ses senteurs». Rencontre avec un grand artiste. Jean-Baptiste Valadié est né en Corrèze en 1933. À...