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Actualités - ANALYSE

Vie politique - Matraquage loyaliste sur le thème du changement Les prochaines élections modifieront le paysage local

De quoi en faire frémir plus d’un, d’espoir ou d’inquiétude : une source proche du palais répète à l’envi dans les salons que le régime (du changement) prendra vraiment son essor une fois la Chambre rénovée. Les législatives de l’an prochain promettent dès lors d’être à sens unique. Fini le temps de l’inconsistance parlementaire, de cette Assemblée qui n’est ni contre ni pour le pouvoir et sur laquelle règnent trois ou quatre chefs de blocs qui, tout en ménageant la présidence de la République, sont loin de soutenir le gouvernement en place. Tout cela serait remplacé par une majorité engagée, déterminée à aider le régime à nettoyer les écuries d’Augias en menant à bien une réforme autant des mœurs politiques que de l’Administration. À l’épauler aussi dans l’édification d’un véritable État des institutions et du droit… Mais pourquoi attendre les élections pour modifier les composantes de la situation intérieure ? Le loyaliste répond en se référant au discours prononcé pour l’Indépendance par le chef de l’État. Le président Lahoud y a rappelé que, dans son discours d’investiture il y a un an, il soulignait déjà que le changement ne pouvait s’effectuer en un tour de main, du jour au lendemain. Il relevait que le pays se trouvant sous régime démocratique parlementaire, il faut que ce changement provienne du sein même des institutions étatiques et à travers leur coopération. En d’autres termes, la contribution de la Chambre est nécessaire au processus d’évolution envisagé. La personnalité citée ajoute que durant l’année écoulée, le président de la République s’est effectivement rendu compte qu’on pouvait en effet tenter de commencer quelque chose de réformateur, mais qu’on ne pouvait aller au bout d’un tel dessein tant que les institutions en place restaient marquées par la mentalité du passé, tant par leur composition même que par certains de leurs cadres dirigeants. À en croire cette source, «la caste politique libanaise, dont beaucoup de membres sont pourris jusqu’à la moelle, ne s’occupe que de ses intérêts, aux dépens le plus souvent de l’économie nationale, des finances publiques et sans aucun égard pour les épreuves que subit la population sur le plan social. Ce groupe fait globalement obstacle à la réforme. Il faut donc, si on veut le changement, commencer par ces gens. On peut en éliminer certains et en amener d’autres à résipiscence par le biais des élections. Il faut que les rapports des députés avec la base ne soient plus d’ordre confessionnel ou sectaire. Il faut aussi qu’ils cessent de bénéficier de protections, légales ou politiques, qui en font des lignes rouges et les mettent à l’abri des foudres de la loi…» C’est là, on s’en doute, une pierre dans le jardin du président Berry qui n’encourage pas, tant s’en faut, la levée de l’immunité des parlementaires et les poursuites judiciaires contre les membres de l’Assemblée qu’il dirige. Cela étant, cette source relève que, généralement, dans les pays qui ont été en proie à des convulsions internes, à des occupations ou qui souffrent de corruption généralisée, ce qui est triplement le cas du Liban, les changements s’opèrent, soit par des révolutions populaires, soit par des pronunciamientos militaires. Bien que ces voies de changement soient aussi rapides que radicales, elles ne sont évidemment pas applicables dans un pays aussi composite et aussi attaché à la démocratie que le nôtre, souligne ce loyaliste que l’on ne saurait trop remercier pour son sens de la retenue. Il faudra donc, ajoute-t-il, «s’en remettre au peuple pour qu’il confirme sa volonté de changement, de liquidation des pourris, à travers les urnes» et en l’aidant sans doute à faire le bon choix par des découpages de circonscriptions appropriés. Toujours est-il que la personnalité citée conclut en soulignant que «le président Lahoud qui a accédé au pouvoir par des voies absolument démocratiques tient à ce que la réforme se fasse par les mêmes moyens, sans toucher aux libertés ni supprimer le mal par le mal, c’est-à-dire par la force». C’est donc à l’électorat qu’on s’en remet. Et aussi, à la nouvelle loi électorale.
De quoi en faire frémir plus d’un, d’espoir ou d’inquiétude : une source proche du palais répète à l’envi dans les salons que le régime (du changement) prendra vraiment son essor une fois la Chambre rénovée. Les législatives de l’an prochain promettent dès lors d’être à sens unique. Fini le temps de l’inconsistance parlementaire, de cette Assemblée qui...