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Actualités - DISCOURS

22 novembre - Le président de la République appelle tous les libanais à édifier l'Etat de droit Lahoud : l'objectif d'Israël n'est pas la paix

Dans son message à la nation radiotélévisé à l’occasion de la fête de l’Indépendance, le président de la République Émile Lahoud s’est étendu sur les problèmes intérieurs et extérieurs auxquels le Liban est confronté. Appelant tous les Libanais à participer à l’édification de l’État de droit, il a notamment mis en garde contre les propositions israéliennes d’un retrait unilatéral, soulignant qu’elles n’ont pas la paix pour objectif. Voici le texte intégral de son discours (les intertitres sont de la rédaction) : «Libanais, «Mon discours aujourd’hui à l’occasion de la fête de l’Indépendance coïncide avec le premier anniversaire de mon accession au pouvoir. Vous avez le droit de vous demander : où en est-on aujourd’hui par rapport à hier ? C’est donc une occasion de dire la vérité et de tout tirer au clair. «Il y a un an, dans le discours d’investiture, j’ai passé en revue tout ce dont les gens se sont plaints au cours des années passées. Ce jour-là, j’avais dit que les doléances étaient si nombreuses qu’on ne savait par où commencer. J’avais dit aussi que les gens aspiraient au changement et que ce changement ne pouvait se réaliser d’un coup mais qu’il était indispensable de l’amorcer. J’avais également déclaré que, dans un système démocratique et parlementaire, le changement s’opérait dans le cadre des institutions et d’une collaboration entre les pouvoirs. J’avais dit enfin que je ne détenais pas une baguette magique me permettant de réaliser les vœux du jour au lendemain. Toutefois, l’intention et la volonté existent et je tends la main à tous. «Libanais, «Aujourd’hui, un an plus tard, je maintiens ce que j’ai dit. Étant donné les plaintes légitimes ou pernicieuses que j’entends, je me dois de dire la vérité : ce régime a hérité de problèmes accumulés dans les domaines politique, économique, social et administratif dans lesquels il n’y est pour rien. Une partie des Libanais en assume la responsabilité durant la guerre, une autre après. Les circonstances extérieures sont aussi en partie à l’origine de ces problèmes. «Loin du langage des lamentations et des dénonciations, ces problèmes accumulés requièrent de nous tous une participation active à leur règlement : du pouvoir en premier lieu puisqu’il est actuellement responsable, de l’opposition également parce qu’elle l’a été et des citoyens en second lieu. Liberté et démocratie «Libanais, «Il serait vain de gaspiller le temps et les efforts dans des échanges quotidiens d’accusations d’autant plus que nous devons veiller sur le moral et les intérêts de la nation. L’opposition dit : Qu’a fait le régime en un an ? Où en êtes-vous dans l’application du discours d’investiture ? À ces questions, le loyaliste répond : Qu’avez-vous fait pendant des années au pouvoir ? Quelle politique avez-vous adoptée ? Quid de la dette que vous avez accumulée ? Quels remèdes y avez-vous trouvé ? Quel accord de Taëf avez-vous respecté ? Autant d’accusations stériles et infructueuses. «Le climat de liberté et de démocratie qui règne au Liban dans tous les domaines doit nous inciter à la créativité, à l’excellence et au progrès. Il ne doit pas nous entraîner à des réactions impulsives et instinctives. Il aurait donc fallu exploiter ce climat, à travers les médias en particulier, pour aider au renforcement du sentiment de responsabilité au niveau du pouvoir et de la critique constructive au niveau de l’opposition afin que seul l’intérêt public finisse par bénéficier de ce climat. Il faut un État «Libanais, «De l’indépendance au début des événements, notre pays a toujours fonctionné au gré des circonstances, fort quand elles lui étaient favorables, faible quand elles ne l’étaient pas. La stabilité, la prospérité et la richesse étaient fragiles. Les germes de la discorde menaçaient à tout instant notre société, risquaient d’aboutir à une explosion au moindre changement. Après tout ce qui s’est passé, une question morale se pose à nous de manière insistante : cette situation peut-elle durer ? La réponse est évidemment négative. Pour y remédier, il faut qu’il y ait un État dans le pays. Un État moderne, non confessionnel, équitable et efficace, équilibré dans sa composition et lucide dans ses choix. Pour que cela soit possible, la participation de tous est nécessaire. Tout le monde doit aussi faire des concessions dans l’intérêt de la loi et des institutions, des finances publiques et de l’État, de manière à garantir les opportunités d’une économie nationale prospère. On pourrait aussi reconsidérer la structure du système confessionnel et réduire l’ampleur de la politique illimitée des services et intérêts réciproques pratiquée le plupart du temps au détriment de l’intérêt général et de tous. «Libanais, «L’édification d’un tel État et une opération difficile et de longue haleine, étant donné le grand nombre de ceux qui s’abstiennent d’y apporter leur contribution et de faire des concessions en sa faveur. Elle attend que tous finissent par se persuader qu’en son absence, il n’y a de salut pour personne. Tant que la majorité des Libanais n’a pas abouti à cette conviction dans les plus brefs délais, elle continuera à éprouver des difficultés à faire face aux différents problèmes auxquels elle est exposée ; sans parler du fait que nous serions en retard par rapport aux défis et à l’évolution du monde contemporain. «Nous avons fait la moitié du chemin sur la voie de la stabilité quand les Libanais sont unanimement convenus de leur choix stratégique en faisant la distinction entre l’ami et l’ennemi. Nul n’ignore plus en effet que les manœuvres israéliennes et les thèses de retrait unilatéral en dehors d’un accord de paix juste et global n’ont guère pour objectif la réalisation de la paix. Israël cherche uniquement une formule de sécurité qui le soulagerait à nos dépens. Il se décharge sur nous de tous les autres problèmes, à leur tête le problème palestinien. Pour cette raison, nous avons toujours mis l’accent sur notre attachement à la Résistance. Nous refusons de donner des garanties à la suite de tout retrait qui s’effectuerait en dehors d’un accord de paix englobant le Liban et la Syrie. Celui-ci devrait aboutir à un retrait total du Sud, de la Békaa-Ouest et du Golan, consacrer le droit au retour des réfugiés palestiniens et traiter tous les problèmes posés, entre autres la sécurité. La légitimité de la Résistance «Nous réaffirmons que l’arme de celui qui lutte contre l’occupation tire sa légitimité de la Résistance. Quant à l’arme qui tenterait de gagner sa légitimité en s’alliant avec Israël à nos dépens, en occultant les sacrifices du Liban et des Libanais et le droit au retour du peuple palestinien, elle est une arme d’insurrection qui doit revenir à l’État libanais ou être livrée à d’autres résistants. «Libanais, «Les choix stratégiques clairs que nous avons faits nous ont permis de franchir la moitié du chemin sur la voie de la stabilité de l’État. L’autre moitié n’est pas moins importante. Elle constitue l’un des piliers de cette stabilité et consiste à renforcer l’immunité économique, politique, sociale et administrative de notre État. Pour ce faire, nous devons traiter les problèmes existants en faisant preuve d’un esprit de responsabilité, en contribuant à leur règlement de manière constructive. Nous devons être convaincus que nous sommes tous embarqués sur un même bateau. De son salut dépend celui de chacun d’entre nous. «Libanais, «Je sais combien grands sont les difficultés et les défis ; mais je suis confiant et je crois que nous pouvons les surmonter dès lors que nous en avons l’intention et la volonté. «Quelle que soit la difficulté des circonstances actuelles, les possibilités et les potentiels dont le Liban jouit dans tous les domaines me permettent de voir un avenir lumineux. Ceux qui y vivent représentent une valeur sûre, et les émigrés un potentiel à partir desquels se développera la patrie. «Libanais, «Je vous invite à la réalisation de ce programme. Je rends hommage à nos compatriotes qui résistent au Sud et dans la Békaa-Ouest, aux martyrs de la patrie et à la glorieuse armée libanaise. «Vive le Liban». Hariri à Baabda Par ailleurs, le chef de l’État a reçu hier matin l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Les milieux proches de M. Hariri ont qualifié cet entretien de «positif».
Dans son message à la nation radiotélévisé à l’occasion de la fête de l’Indépendance, le président de la République Émile Lahoud s’est étendu sur les problèmes intérieurs et extérieurs auxquels le Liban est confronté. Appelant tous les Libanais à participer à l’édification de l’État de droit, il a notamment mis en garde contre les propositions israéliennes...