Fahs et Obeid torturés

Hicham Fahs et Ahmad Obeid, les deux ex-gardes du corps du dirigeant du Hezbollah cheikh Abdel Karim Obeid, libérés dimanche par Israël, ont reçu hier un accueil chaleureux dans leur village. Des centaines de partisans du parti intégriste ont envahi les ruelles de Jibchit, à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Beyrouth, pour accueillir Hicham et Ahmad. «La fête n’est pas totale car cheikh Obeid est toujours captif», lance Nehmé Chébib, 45 ans, debout devant la maison de cheikh Obeid. À l’arrivée de la voiture de Hicham Fahs et Ahmed Obeid venus de Beyrouth, la foule, poing en l’air, a crié «Allah Akbar» (Dieu est le plus grand). Les deux jeunes hommes ont été portés en triomphe jusqu’à la Husseiniyé (lieu de culte chiite) de Jibchit, au milieu des you-yous des femmes qui jetaient des fleurs et du riz sur «les héros de la résistance revenus à l’arène du combat». Les deux ex-gardes du corps ont affirmé à l’AFP avoir passé cinq ans de détention en compagnie de cheikh Obeid, dont ils ont été séparés par leurs geôliers israéliens le 13 octobre 1994. «Depuis nous sommes sans nouvelles de lui», a dit Hicham Fahs. «Pendant les cinq premières années, nous avons été torturés et longuement interrogés. Nous sommes restés pendant cette période sans aucun contact avec l’extérieur car le Comité international de la Croix-Rouge n’était pas autorisé à nous faire parvenir des lettres», ajoute Fahs dans le salon de son domicile. «Notre situation, a-t-il poursuivi, s’est améliorée par la suite. Nous pouvions recevoir du courrier, lire les journaux et écouter les radios». Quant à Ahmad Obeid, il a affirmé «avoir été mis au courant de sa libération une demi-heure avant d’embarquer à bord d’un avion vers l’Allemagne». Il s’est dit content d’être libre. «Mais je ne peux m’empêcher de penser aux autres détenus, spécialement à cheikh Obeid», a-t-il ajouté dans une pièce de sa maison où étaient accrochés des portraits de l’imam Khomeyni et du secrétaire général du Hezbollah, cheikh Hassan Narallah.