Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Parlement - Le projet, initié par le Hezbollah, a déjà recueilli 66 signatures Vaste courant pour la réduction de la majorité électorale

Des efforts tous azimuts sont fournis sur le plan parlementaire pour tenter d’introduire un amendement majeur au projet de loi électorale : fixer la majorité électorale à 18 ans au lieu de 21 ans. Ce projet est initié par le Hezbollah qui a pu recueillir en quelques heures, hier,… 66 signatures sur une proposition de loi autorisant les jeunes à voter à partir de l’âge de 18 ans. Plus de la moitié de la Chambre, qui compte 128 députés, s’est donc exprimée en faveur de la réduction de la majorité électorale. Mais le Hezbollah a besoin d’avoir les deux tiers du Parlement à ses côtés pour pouvoir obtenir gain de cause. S’il parvient, aujourd’hui et demain, à persuader 19 autres députés de signer le texte, il aura réussi à réunir la majorité nécessaire à un projet d’amendement de la Constitution (85 voix, soit les deux tiers des députés). La proposition d’amendement sera alors présentée à la Chambre, demain, au cours de la réunion qu’elle tiendra pour examiner et voter la nouvelle loi électorale. Mais il n’est pas dit qu’elle sera retenue, dans la mesure où certains obstacles, techniques et politiques, se posent devant la participation des jeunes âgés entre 18 et 21 ans au processus électoral. L’auteur du texte, M. Nazih Mansour, pense qu’il n’aura pas de mal à réunir le nombre de voix requis. Les 66 signataires de la proposition de modification de la majorité électorale représentent l’ensemble des blocs parlementaires et des forces politiques représentées au Parlement : le bloc du Hezbollah, les blocs de MM. Nabih Berry, Rafic Hariri, Walid Joumblatt et Michel Murr, les blocs des députés du Liban-Nord et de la Békaa et plusieurs parlementaires indépendants. Si M. Mansour se dit persuadé de sa capacité à ajouter de nouvelles signatures au texte qu’il a préparé, c’est parce qu’il n’a pu avoir accès, hier, qu’aux seuls députés présents, place de l’Étoile. Une proposition de modifier la majorité électorale avait déjà été présentée par un groupe de parlementaires et examinée en commission. Mais aucune décision n’avait été prise, parce que le gouvernement, représenté par le ministère de l’Intérieur, avait réclamé un délai afin de procéder à une étude statistique et d’évaluer la possibilité, technique, de donner suite à cette requête. Or, l’étude en question n’a toujours pas été présentée. Le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, est favorable à la réduction de la majorité électorale. Il était d’ailleurs l’un des signataires de la proposition de loi qui avait été gelée en commission. Le président de la République, le général Émile Lahoud, y est aussi favorable et l’a fait savoir aux députés du Hezbollah, qui avaient abordé la question avec lui. Selon M. Mansour, le président Lahoud leur a indiqué qu’il n’aura aucun inconvénient à acquiescer au désir de la majorité parlementaire si celle-ci est favorable à un amendement de la majorité électorale. La demande de modification doit être transmise en premier au gouvernement, conformément à la procédure définie par l’article 77 de la loi fondamentale. Le texte en question stipule ce qui suit : «La Chambre peut, au cours d’une session ordinaire et sur la proposition de dix de ses membres au moins, émettre, à la majorité des deux tiers des membres qui la composent légalement, le vœu que la Constitution soit révisée (…). Le chef du Parlement transmet le vœu au gouvernement en lui demandant d’établir un projet de loi constitutionnelle. Si le gouvernement approuve le vœu de l’Assemblée, il doit préparer le projet de loi y relatif et en saisir l’Assemblée dans un délai de quatre mois ; s’il ne le fait pas, il lui renvoie le vœu qu’elle a émis afin qu’elle en délibère à nouveau. Si l’Assemblée maintient son vœu à la majorité des trois quarts des membres la composant légalement, il est loisible au président de la République, soit d’acquiescer au désir de l’Assemblée, soit de demander au Conseil des ministres de prendre un décret de dissolution et de procéder à de nouvelles élections dans un délai de trois mois». C’est le délai de 4 mois, fixé par la Constitution, qui pourrait être invoqué comme obstacle devant la participation des jeunes âgés de 18 ans à 21 ans au scrutin. Le ministère de l’Intérieur a besoin de six mois au moins pour recenser les jeunes concernés par l’amendement de la Constitution et réviser les listes d’électeurs. Le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, a souvent développé cet argument pour expliquer les raisons pour lesquelles il est difficile d’autoriser les jeunes de 18 ans à participer aux législatives. Mais la principale raison pour laquelle ces derniers ne peuvent pas se rendre aux urnes, est – nul ne l’ignore – d’ordre politique. M. Nazih Mansour croit que leur participation au scrutin ne modifiera pas les résultats des élections. Or, les jeunes de cet âge, fortement politisés, constituent, avant tout, une force incontrôlable, donc redoutable pour ceux qui ont veillé à l’élaboration d’une loi électorale, au découpage bien dosé.
Des efforts tous azimuts sont fournis sur le plan parlementaire pour tenter d’introduire un amendement majeur au projet de loi électorale : fixer la majorité électorale à 18 ans au lieu de 21 ans. Ce projet est initié par le Hezbollah qui a pu recueillir en quelques heures, hier,… 66 signatures sur une proposition de loi autorisant les jeunes à voter à partir de l’âge de...