Sfeir : les négociations de paix sont plus importantes que les élections

À deux reprises, hier, le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a souligné l’importance de la reprise des pourparlers de paix avec Israël par rapport à la loi électorale qui préoccupe tant les Libanais ; la première fois, dans son homélie, la seconde fois devant une délégation de Bécharré venue à Bkerké pour se plaindre de l’injustice dont elle estime ce caza être victime du fait du découpage électoral au Nord. Le chef de la délégation, Émile Rahmé, a déclaré devant Mgr Sfeir que Bécharré refusait d’être considéré comme un «appendice» des autres régions tels que le Akkar et Denniyé. À ces doléances, le cardinal maronite a notamment répondu : «Je ne veux pas entrer dans les détails de la loi électorale. Nous l’avons déjà dit pendant la messe : si les législatives sont effectivement importantes, les négociations de paix le sont encore plus». Dans son homélie, le patriarche Sfeir avait justement déclaré à ce sujet : «Concerné au plus haut point par ces pourparlers, le Liban doit les suivre de près et y participer activement d’autant plus que sa terre demeure le théâtre d’actes violents de toutes sortes». Se référant dans ce cadre au bombardement dont a été victime la semaine dernière une école au Liban-Sud, Mgr Sfeir a affirmé que le Liban se trouvait aujourd’hui à «une croisée de chemins». «Soit il récupère sa souveraineté, son indépendance et sa liberté de décision, soit il les perd définitivement», à l’occasion des pourparlers de paix. Selon lui, «les seuls responsables à cet égard sont les Libanais eux-mêmes. S’ils parviennent à dépasser leurs intérêts personnels étriqués pour unifier leurs positions et leurs revendications, ils obtiendront ce qu’ils souhaitent. Dans le cas contraire, la situation se retournera contre eux», a-t-il conclu.