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Actualités - ANALYSE

Hoss, toujours réticent, ne tient pas à s'impliquer Murr bénéficiaire de sa propre clairvoyance...

Nul n’est prophète en son pays. Le président Sélim Hoss, ministre des Affaires étrangères, mais économiste de formation, n’avait pas du tout prévu que les négociations de paix reprendraient maintenant. Il a du reste le mérite de ne pas s’en cacher, indiquant que grosso modo Ehud Barak ferait un tel cadeau non pas à un président américain sortant mais à un nouveau venu. Autrement dit que le processus ne serait pas réenclenché sur le front syro-israélien avant le changement d’hôte à la Maison-Blanche. Cependant, le vice-président du Conseil, M. Michel Murr, qui lui-même n’est pas diplomate de carrière mais ingénieur, ne partageait pas l’avis pessimiste de M. Hoss. Lors d’une discussion antérieure en Conseil des ministres, il avait pronostiqué que les pourparlers israélo-syriens et libano-israéliens reprendraient avant la fin de l’année en cours. Ajoutant qu’à son avis, la paix elle-même serait conclue avant la fin du mandat Clinton. De l’avis de M. Murr, Barak, élu en partie grâce à un soutien massif du président américain, se devait de renvoyer l’ascenseur à ce dernier. Et de lui faire une fleur en acceptant de dialoguer avec les Syriens dans les meilleurs délais. Cette clairvoyance a sans doute contribué à la désignation de M. Murr à la tête de la délégation libanaise, au moins pour la première phase à caractère plus cérémoniel que technique. Il faut dire à ce propos que le président Hoss ne cache pas non plus sa répugnance à diriger les pourparlers du côté libanais ou même de devoir un jour contresigner la paix avec Israël. Des réticences qui se basent sur des considérations d’ordre sociopolitique, voire même électoral. On sait en effet que l’idée de nouer des liens avec l’ennemi israélien n’est pas très populaire dans les pays arabes. Les Égyptiens par exemple ne s’y sont jamais faits. Ainsi la normalisation relationnelle entre Tel-Aviv et Le Caire se limite, vingt et un ans après Camp David, à des rapports, d’ailleurs plutôt froids, entre gouvernements. C’est donc bien volontiers que M. Hoss se dessaisit de ses prérogatives de chef de la diplomatie libanaise pour les pourparlers au profit de M. Murr. Le président du Conseil, on s’en doute, n’a cependant pas manqué de consulter d’abord les décideurs qui, semble-t-il, ont parfaitement compris des réserves mentales qui ne leur sont sans doute pas étrangères. D’autant qu’il leur a répété qu’il tient avant tout au jumelage des deux volets libanais et syrien. On peut cependant trouver la procédure adoptée un peu étrange : pendant la durée des négociations, le Liban va avoir deux ministres des Affaires étrangères, un titulaire et un intérimaire, alors qu’il n’y a pas absence ! Cette légère anomalie peut être facilement corrigée : le pouvoir n’a qu’à nommer M. Murr ministre d’État en charge des négociations.
Nul n’est prophète en son pays. Le président Sélim Hoss, ministre des Affaires étrangères, mais économiste de formation, n’avait pas du tout prévu que les négociations de paix reprendraient maintenant. Il a du reste le mérite de ne pas s’en cacher, indiquant que grosso modo Ehud Barak ferait un tel cadeau non pas à un président américain sortant mais à un nouveau...