Scrutin législatif La circonscription unique au Sud une hérésie, affirme Assaad

Le président de l’Assemblée nationale Nabib Berry a officiellement reçu hier le projet de loi électorale élaboré par le Conseil des ministres et l’a aussitôt transmis pour examen à la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice. Le chef du Parlement a rappelé à cette occasion que le mohafazat du Sud constituerait, à titre exceptionnel, une seule circonscription en raison de l’occupation israélienne. Cette mesure est mentionnée dans l’article 71 de la loi électorale. Or, c’est précisément contre cette clause que proteste l’ancien président de la Chambre Kamel el-Assaad. Ce dernier a tenu hier une conférence de presse au cours de laquelle il a notamment qualifié d’«hérésie» ce découpage au Sud. Sur le plan constitutionnel, il a estimé que la circonscription unique au niveau de ce mohafazat faisait du député un représentant «illégitime» dans la mesure où il n’aura pas été élu par les habitants de la bande frontalière, «empêchés de participer au scrutin». Sur le plan national, M. Assaad affirme de ce fait que «l’État libanais donnerait à Israël l’occasion d’opprimer encore plus les habitants de cette région». Selon l’ancien chef du Législatif, les responsables devraient trouver un autre prétexte pour justifier ce découpage électoral. Pour lui, «le citoyen libanais ne voit là que les prémices d’un retour du bulldozer recourant à la terreur, aux enlèvements, aux pressions exercées contre les gens, à la corruption et à la falsification des bulletins de vote sous la supervision des milices (…)».