Processus de paix - Un émissaire d'Eltsine reçu par le chef de l'Etat Moscou affirme avoir joué un rôle essentiel dans la relance des pourparlers Syrie-Israël (photo)

M. Vassily Sredine, vice-ministre russe des Affaires étrangères , a affirmé hier que son pays avait joué un «rôle essentiel» dans la reprise des négociations entre Israël et la Syrie et a souhaité une relance des pourparlers entre Beyrouth et Tel-Aviv. La relance des pourparlers sur le volet syro-israélien est «un développement très important», a affirmé l’émissaire russe, arrivé en début d’après-midi au Liban, première étape d’une tournée régionale. L’émissaire du président Eltsine a remis au chef de l’État un message spécial de son homologue russe portant sur le processus de paix. M. Sredin est accompagné du chef du département Moyen-Orient au ministère russe des Affaires étrangères Serguei Yakoviliev. «En tant que coparrain des pourparlers de paix, la Russie a un rôle actif à jouer», a souligné M. Sredine à l’intention des journalistes qui l’assaillaient de questions, à l’issue de son entretien avec le chef de l’État. «Je suis là pour faire la connaissance de certains chefs d’État du Proche-Orient et discuter des dossiers liés aux pourparlers. Pour recueillir aussi les conseils qui nous seront donnés sur les moyens d’éliminer les obstacles qui subsistent sur la voie d’un règlement et sur le rôle que la Russie pourrait jouer à cet égard, parallèlement à celui que jouent les États-Unis et l’Union européenne». M. Sredine sera reçu aujourd’hui par le chef du gouvernement Sélim Hoss et le secrétaire général des Affaires étrangères Zafer el-Hassan, avant de se rendre à Damas. La présence de M. Sredine en mission de reconnaissance et d’information au Liban était prévue avant l’annonce de la reprise des pourparlers. Sa tournée comprend également la Syrie, Israël, la Jordanie et peut-être l’Égypte. Le message remis au chef de l’État comporte en particulier une invitation à tenir en Russie les pourparlers sur les multilatérales, au moment opportun. M. Sredine a rendu hommage au rôle joué par le parrain américain dans la reprise des pourparlers sur le volet syro-israélien. «Il s’agit d’un pas très important», a-t-il ajouté, tout en assurant que «la Russie a joué un essentiel à ce niveau et a déployé d’intenses efforts la semaine dernière, en particulier à l’occasion de la visite à Moscou du ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy». L’émissaire russe a souligné que son pays est conscient du fait qu’il est «impossible» de dissocier les volets libanais et syrien des pourparlers. M. Sredine a enfin souhaité «pour bientôt» la reprise des négociations du Liban avec Israël, en appelant de ses vœux que «l’année 2000 soit celle de la paix». La mission de M. Sredine comprend également un volet économique, et porte sur le développement des relations bilatérales libano-russes. Le responsable russe a déclaré d’ailleurs que le fait d’entamer sa tournée par le Liban est «significatif» de la volonté de Boris Eltsine d’accorder aux relations libano-russes une place privilégiée dans la diplomatie russe. M. Sredine avait été reçu à l’aéroport par le chef du protocole au ministère des Affaires étrangères Fouad Aoun, le président de l’Association des industriels Jacques Sarraf et le chargé d’affaires russe André Poliakof. La Russie est un coparrain du processus de paix israélo-arabe lancé en octobre 1991 à Madrid, mais son rôle n’est pas aussi important que celui des États-Unis.