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Actualités - REPORTAGES

Associations - Pour que Noël n'oublie personne Assurer le bonheur des personnes du troisième âge (photos)

Ils auraient voulu inviter un millier de personnes du troisième âge pour le déjeuner de gala organisé le 27 décembre à l’occasion des fêtes de fin d’année… Mais faute de moyen et de donateurs, l’association des jeunes Rifaq-al-Darb donnera comme chaque année un déjeuner pour 350 personnes à Notre-Dame de Jamhour. Formée d’une trentaine de jeunes volontaires, l’association Rifaq el-Darb sème, depuis 1994, la joie parmi les têtes blanches les plus démunies. Ces personnes du troisième âge habitent Achrafieh, Gemmayzé, la Quarantaine. L’association a vu le jour, il y a quelques années, quand des jeunes universitaires habitant le secteur de l’Université Saint-Joseph ont commencé à s’occuper de personnes âgées seules, et démunies, de leur quartier. Ils ont entamé leurs activités par des visites régulières aux têtes blanches. Ils les écoutent, essaient de les aider en changeant un robinet ou en remplaçant une vitre cassée. Ils leur dispensent des soins médicaux grâce à l’aide octroyée par deux jeunes médecins bénévoles et tentent de leur procurer des médicaments à des prix réduits. Rifaq el-Darb organise également tous les mois un dîner (précédé d’une messe) pour les personnes démunies, dans l’ancien bâtiment de l’Université Saint-Joseph. Deux excursions par an sont également prévues. Afin de financer le déjeuner de gala pour les fêtes de fin d’année ainsi que les autres activités, l’association imprime des cartes «pour que Noël n’oublie personne», vendues à 1 500 livres l’une. C’est grâce à ces cartes que les têtes blanches pourront célébrer un Noël gai et chaleureux. Le 27 décembre, Rifak el-Darb n’assurera pas seulement le repas de la fête mais aussi le transport des personnes du troisième âge jusqu’à Notre-Dame de Jamhour, les cadeaux de chacun, l’animation du déjeuner… Les jeunes bénévoles sont aussi soutenus par un réseau d’«amis», notamment un traiteur qui offre les repas au prix de revient, une imprimerie qui assure les cartes de fin d’année... Au fil des ans, le nombre des personnes qui bénéficient de l’aide de l’association a augmenté. L’activité de Rifaq el-Darb, qui a entamé son travail dans un secteur d’Achrafieh, touche actuellement des personnes qui habitent Gemmayzé, la Quarantaine et Nabaa. Un accueil chaleureux «Nous accueillons plus de 75 personnes pour nos repas mensuels», note Joe membre fondateur de l’association, en soulignant que «de plus en plus ces dîners regroupent des familles entières et pas seulement des personnes du troisième âge, vivant seules». Ayant dépassé ou non l’âge de la retraite, ces personnes ne cherchent pas uniquement un repas chaud mais surtout un accueil chaleureux. C’est ce que l’association assure à travers son œuvre quotidienne. En effet, les jeunes volontaires, accompagnés du père jésuite Victor Assouad, rendent régulièrement visite aux personnes du troisième âge de l’association. C’est ainsi qu’ils essaient de réduire leur solitude. Ces personnes du troisième répètent inlassablement les mêmes histoires et racontent leurs peines. Ce sont les membres de Rifaq el-Darb qui leur tiennent compagnie et qui sont au courant de la situation de chacun. Salwa, Marie et Élie vivent dans une ancienne maison humide de la rue Monot. Frères et sœurs ils ont échappé aux massacres de la montagne. Leur vie a changé depuis. Marie ne parle plus, mange rarement et dort à même le sol. Elle aurait été témoin de plusieurs assassinats. Élie souffre de plusieurs maladies. C’est Salwa qui semble être l’aînée. D’ailleurs, c’est elle qui tient la conversation sous le regard admiratif de son frère qui tente de dormir sur un lit de camp. La famille se prépare à l’hiver en plaçant des bacs capables de recueillir l’eau de pluie qui suinte du plafond. «La maison est assez vaste, mais nous utilisons uniquement deux chambres, le reste est condamné à cause de l’humidité», raconte Salwa. Salwa, âgée de plus de soixante-dix ans, se souvient de ses dix-huit ans, quand elle avait un fiancé (qui a émigré plus tard aux États-Unis) et qu’elle habitait la montagne. Elle ne se rappelle plus cependant du nom de son village. Elle dit également qu’elle voit souvent «la Sainte Vierge et sainte Thérèse en rêve». D’ailleurs, elle a accroché les images de plusieurs saints aux murs de l’une des salles. La maison de Hanné, à Gemmayzé, recèle elle aussi les images de divers saints. Âgée de 86 ans, Hanné habite seule depuis plusieurs dizaines d’années. «J’ai voulu vivre avec mes frères mais mes belles-sœurs ne voulaient pas de moi, même mes neveux ne viennent jamais me rendre visite», dit-elle. Sans emploi depuis plusieurs années, Hanné était femme de ménage au palais Bustros, «quand Fouad Boutros était ministre des Affaires étrangères». «J’étais très appréciée, mais on a décidé de me mettre à la porte et je n’ai pas protesté», dit-elle. Depuis, elle est sans emploi. «Ma famille ne s’occupe plus de moi et ce sont des étrangers qui viennent à mon secours. C’est grâce à eux que je survis», ajoute-t-elle. Le restaurant Le chef de Gemmayzé lui envoie un repas quotidien, les membres d’une congrégation religieuse l’aident à s’occuper de la maison (ménage, achats…) et Rifaq el-Darb lui tient compagnie. Souvent, elle essaie d’obtenir qu’ils prolongent leur visite. «Personne ne vient chez moi, mais j’aime beaucoup recevoir des gens. Je suis complètement seule», indique-t-elle. En quittant la maison de Hanné, Frida, membre fondateur de l’association, remarque qu’une ampoule de la salle à manger est grillée. «À la prochaine visite, on la remplacera», dit-elle. Hanné, Marie, Salwa et Élie seront présents au déjeuner de gala du 27 décembre. Vous pouvez égayer les fêtes de fin d’année de plusieurs centaines de personnes du troisième âge en achetant des cartes «pour que Noël n’oublie personne». Pour plus d’informations, contactez le (03) 522058 l’avant-midi et le (03) 624645 l’après-midi.
Ils auraient voulu inviter un millier de personnes du troisième âge pour le déjeuner de gala organisé le 27 décembre à l’occasion des fêtes de fin d’année… Mais faute de moyen et de donateurs, l’association des jeunes Rifaq-al-Darb donnera comme chaque année un déjeuner pour 350 personnes à Notre-Dame de Jamhour. Formée d’une trentaine de jeunes volontaires, l’association...