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Actualités - ANALYSE

Dossier régional Questions en série mais peu de réponses

Les États-Unis sont déjà plongés jusqu’au cou dans les préliminaires de leurs prochaines présidentielles. La course se déroule pour le moment au sein de chaque parti, pour la désignation des candidats. Les choses sérieuses, entendre la compétition générale, commenceront en février et dès lors tout ce qui n’est pas d’ordre national ou d’une urgence extrême serait en pratique gelé, jusqu’à l’avènement d’un nouveau président. Dans ces conditions, la mission qu’effectue dans la région la secrétaire d’État US, Mme Madeleine Albright, et qui a déjà donné ses premiers fruits, apparaissait comme une initiative de la dernière chance. Cette nouvelle tentative américaine a été au centre récemment d’un forum de réflexion qui a groupé plusieurs diplomates libanais et arabes. Ces professionnels pensent, grosso modo, que les Etats-Unis engagent des négociations pour les négociations. Ils font valoir qu’en posant une série de questions précises aux Syriens comme aux Israéliens, Washington espère pouvoir en dégager une synthèse, une plate-forme commune. Les questions présumées adressées à Israël pourraient s’énumérer, selon ces diplomates, comme suit : 1) Jusqu’à quelle ligne frontière avec la Syrie Israël veut-il se retirer, celle de 1923 ou celle du 4 juin 1967 ? 2) Quelle serait la durée du retrait ? 3) Qu’est-ce que la Syrie veut concéder en échange de cette récupération du Golan, quelle est sa conception de la paix qui s’ensuivrait ? 4) Pourrait-on faire en sorte que chaque étape de retrait soit accompagnée de mesures de normalisation relationnelle pour qu’au bout du compte la restitution du Golan débouche automatiquement sur une paix totale, sans nécessité de discussions supplémentaires ? Devrait-on au contraire attendre plus longtemps pour la normalisation que pour le retrait ? Quant aux questions posées par Mme Albright aux Syriens, ces diplomates les voient ainsi : 1) À partir de quel point les pourparlers pourraient-ils reprendre ? La proclamation par Israël de l’engagement à se retirer jusqu’aux frontières du 4 juin 1967 ? Ou simplement sa promesse de respecter les engagements pris antérieurement par Rabin et dont la portée serait déterminée ensuite par les négociations ? 2) Comment la Syrie conçoit-elle le concept double de paix et de normalisation totale, au cas où Israël consentirait à lui rendre tout le Golan ? Y aurait-il alors ouverture des frontières et libre trafic des personnes comme des marchandises ? Pourrait-il de même y avoir un accord sur l’exploitation commune des ressources hydrauliques du Golan ? 3) Quel dispositif de sécurité frontalière la Syrie accepterait-elle après le retrait et pourrait-on alors déployer au Golan une force multinationale ou onusienne pour superviser l’application de ces mesures ? 4) Que compte faire Damas des organisations palestiniennes dites du refus basées sur son territoire, une fois réamorcées les négociations ? Et de même quelle serait son attitude vis-à-vis de la Résistance libanaise et du Hezbollah ?
Les États-Unis sont déjà plongés jusqu’au cou dans les préliminaires de leurs prochaines présidentielles. La course se déroule pour le moment au sein de chaque parti, pour la désignation des candidats. Les choses sérieuses, entendre la compétition générale, commenceront en février et dès lors tout ce qui n’est pas d’ordre national ou d’une urgence extrême serait...