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Actualités - ANALYSE

La bataille bat déjà son plein à Beyrouth Hariri résolu à aller jusqu'au bout

Les suaves aménités qu’échangent MM. Sélim Hoss et Rafic Hariri, parfois directement et souvent par fidèles interposés, prouvent que la lutte pour le leadership de Beyrouth atteint déjà des sommets, alors même que la loi électorale n’est encore qu’à l’état de projet. Les proches de l’ancien président du Conseil indiquent qu’il veut se battre jusqu’au bout. Sans faire de concessions, comme il s’y était résigné en 1996, à la demande discrète des décideurs. On se rappelle en effet que M. Hariri avait laissé une place sunnite vacante sur sa liste, afin que M. Hoss pût passer. Cette fois il n’en serait rien et les haririens précisent qu’ils vont mettre sur pied dans la capitale une liste complète. Ils ajoutent que passant outre à la division éventuelle de la capitale en deux ou en trois, M. Hariri va regrouper ses candidats dans l’ensemble des circonscriptions au sein d’une même formation. Il en a parfaitement le droit, sous condition que les postulants soient enregistrés ici ou là. Ses partisans affirment que «de la sorte, tout le monde saura qui est avec nous et qui est contre nous. Personne ne pourra prétendre avoir conclu avec nous des accords sous la table. Et notre discours politique restera homogène, unifié, comme la capitale devrait le rester». Selon ces sources, «les alliances vont être conçues de manière à couper l’herbe sous les pieds de M. Hoss ainsi que de M. Tammam Salam, au cas où ce dernier ne voudrait pas faire équipe avec nous. De plus, M. Hariri va utiliser à fond son entregent politique. Par exemple, il n’est pas du tout question qu’il s’allie avec M. Nabih Berry au Sud, comme en 1996, si le président de la Chambre ne lui apporte pas un soutien total dans la capitale. M. Hariri compte en outre faire très vite, proclamer ses alliances majeures bien plus tôt que ses concurrents, pour réduire leur marge de manœuvre et leur porter un sérieux coup psychologique. Car si tout marche comme il l’espère, la plupart des leaders qui ont vraiment du poids sur la scène politique nationale devraient faire route à ses côtés et ses adversaires n’auraient plus, d’entrée de jeu, que des miettes à picorer». La célérité devient en effet un must. Car depuis que le chef du gouvernement a annoncé que le projet de loi électorale sera transmis à la Chambre avant la fin du mois, alors qu’on n’attendait rien avant février, la machine s’est emballée. Un politicien confirme qu’en dépit du nombre élevé d’opposants, «le principe de dislocation des mohafazats a été approuvé par les décideurs qui y voient une solution équitable de compromis entre la grande et la petite circonscription. Cette formule, estiment également les décideurs, permettra de n’éliminer aucune des grandes figures de la politique locale et de ne marginaliser personne». Ce n’est peut-être pas ce que le camp loyaliste souhaite vraiment. On sait en effet que depuis le fiasco de la réforme administrative, les partisans du pouvoir répètent que l’heure du véritable changement ne sonnera qu’après la mise en place d’une Chambre plus docile, où la trop grande influence de certains serait érodée. Or la formule dite des 13 va sans doute permettre à ces mêmes pôles, notamment aux chefs des trois plus grands blocs (MM. Nabih Berry, Rafic Hariri et Walid Joumblatt) de conserver grosso modo leurs acquis. Toujours est-il que l’on relève actuellement des variations de tempo. Alors que des parties comme les haririens précipitent le mouvement et multiplient les contacts pour les alliances électorales ou les échanges dans plus d’une région, d’autres restent en attente et s’abstiennent de toute relance, par crainte d’un soudain revirement des décideurs causé par des considérations régionales. D’autres encore testent les réactions. Ainsi, on entend le président Omar Karamé soutenir que cette fois il va lui être difficile de s’allier avec M. Sleiman Frangié, tout en soulignant qu’ils restent sur la même longueur d’ondes…
Les suaves aménités qu’échangent MM. Sélim Hoss et Rafic Hariri, parfois directement et souvent par fidèles interposés, prouvent que la lutte pour le leadership de Beyrouth atteint déjà des sommets, alors même que la loi électorale n’est encore qu’à l’état de projet. Les proches de l’ancien président du Conseil indiquent qu’il veut se battre jusqu’au bout....