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Actualités - ANALYSE

Débat sur la durée de la prochaine législature

La formule des 14 circonscriptions, si elle n’est pas définitivement adoptée, semble avoir le vent en poupe. Elle avantage en effet des leaders de terrain comme MM. Nabih Berry, Walid Joumblatt, Rafic Hariri, Michel Murr, Omar Karamé, Sleiman Frangié, Élias Skaff, appelés à garder leurs fiefs à quelques pertes minimes près pour certains d’entre eux, d’autres s’en sortant au contraire avec de nouveaux acquis. Mais cette formule brise le principe de l’égalité entre les régions puisque les mohafazats vont être fractionnés en trois, sauf le Sud qui restera unifié sous l’incompréhensible prétexte de l’occupation israélienne. Toujours est-il qu’il faudra voir comment les loyalistes, défenseurs de ce principe d’égalité, vont justifier leur revirement. Ce n’est du reste pas très important en pratique puisque le projet ne rencontre qu’une opposition de pure forme, comme le relève un professionnel. Ainsi, le président Sélim Hoss, qui se dit hostile au fractionnement de Beyrouth, précise qu’il ne fera quand même rien pour l’empêcher. Et on le comprend aisément : la configuration envisagée prévoit tout simplement la dilution, l’engloutissement de ce que l’on appelle l’Est dans cet Ouest que le chef du gouvernement partage avec son rival M. Rafic Hariri ainsi qu’avec M. Tammam Salam. Dans ces conditions, il reste à savoir si le sursaut d’indignation voire de révolte des associations chrétiennes va pouvoir ébranler la conviction des autorités et trouver quelque écho auprès de dirigeants soucieux des constantes nationales… Quoi qu’il en soit, les politiciens pour leur part considèrent dans leur majorité que ce problème capital du découpage des circonscriptions est maintenant résolu. Et ils portent le débat sur d’autres questions subsidiaires. Ainsi la question de la durée de la prochaine législature vient maintenant à l’avant de la scène. On sait en effet que le président Berry et d’autres pôles, suggèrent que l’on rallonge le mandat de la prochaine Chambre de huit mois. Dans un double but : éviter des chevauchements avec les autres échéances électorales de l’année 2004, les municipales puis les présidentielles ; et préserver la saison touristique d’été. Mais d’autres politiciens, notamment des députés qui ont peur de ne pas être réélus l’an prochain, proposent qu’on proroge plutôt jusqu’au printemps de l’an 2002 le mandat de la Chambre dont ils font partie. Ce qui constituerait également une solution arithmétique au problème posé. Mais qui nécessiterait un amendement de la Constitution difficile à envisager. En effet, le Parlement ne peut motu proprio prolonger son existence, ni d’ailleurs la raccourcir, par une loi ordinaire. Les défenseurs de ce projet soutiennent qu’on pourrait se prévaloir d’un cas de force majeure, comme pour la Chambre de 1992 maintenue à cause de la guerre domestique, en s’appuyant sur la probabilité d’un retrait israélien et de la crainte de troubles que des élections risqueraient alors de provoquer. Mais cet argument est réfuté par d’autres politiciens qui font valoir que le Liban donnerait une bien piètre idée de ses capacités à se gouverner s’il ne parvenait pas à organiser des élections sur l’ensemble de son territoire une fois que l’occupant serait parti. Une troisième voie est également en cours de discussion : relever une fois pour toutes, par une loi constitutionnelle, le mandat de l’Assemblée nationale de quatre à cinq ans. Mais les gouvernants ne sont pas favorables à cette promotion qui donnerait au législatif un poids politique par rapport à l’Exécutif.
La formule des 14 circonscriptions, si elle n’est pas définitivement adoptée, semble avoir le vent en poupe. Elle avantage en effet des leaders de terrain comme MM. Nabih Berry, Walid Joumblatt, Rafic Hariri, Michel Murr, Omar Karamé, Sleiman Frangié, Élias Skaff, appelés à garder leurs fiefs à quelques pertes minimes près pour certains d’entre eux, d’autres s’en...