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Actualités - CHRONOLOGIE

Communautés - Renouer le dialogue afin d'effacer les séquelles de la guerre Une ONG américaine à Deir el-Kamar pour accélérer le retour des déplacés au Chouf

Aux démarches officielles entreprises pour tenter de clôturer le dossier des déplacés dans les délais les plus brefs, se sont associées récemment les autorités locales des régions concernées par cet épineux problème. La municipalité de Deir el-Kamar est sans doute la plus active à ce niveau puisqu’elle vient de lancer, en collaboration avec l’Institute of World Affairs (Iwa), une ONG américaine, un projet visant à favoriser les vraies réconciliations dans les villages touchés par l’exode en poussant leurs différentes composantes à engager un dialogue entre elles. L’importance de ce dialogue réside essentiellement dans son objectif : généraliser l’esprit de tolérance et le civisme à travers un programme d’action susceptible de barrer la route devant de nouveaux conflits communautaires ou idéologiques, a notamment expliqué M. Dory Chamoun, président de la municipalité de Deir el-Kamar. M. Chamoun a fourni ces indications au cours de la conférence de presse qui s’est tenue hier au siège de l’Ordre de la presse pour annoncer le lancement du projet, réalisé en coordination avec le ministère des Déplacés et l’USAid (l’agence américaine d’aide au développement). Étaient notamment présents autour du président de la municipalité de Deir el-Kamar, MM. Hratch Gregorian, directeur de l’Iwa, Georges Irani, professeur de sciences politiques à l’Université de Washington, Fouad Hamdane et Georges Skaf, représentant respectivement le ministère des Déplacés et le président de l’Ordre de la presse, ainsi que M. Georges Dib Nehmé, député du Chouf, et l’ambassadeur de Suisse, M. Jürg Streuli, dont le pays parraine également ce projet. C’est à Deir el-Kamar, au cœur même du Chouf, que l’Iwa a choisi d’installer son bureau libanais. La première phase de son projet s’étalera sur trois ans et ciblera les villages de Salima, Brih et Kfar Matta, où des affrontements sanglants avaient eu lieu durant la guerre. L’Iwa n’a pas établi un plan de travail précis, explique M. Gregorian, mais procédera par étapes. Pour paver la voie à une réconciliation solide, le bureau de l’Iwa compte, dans un premier temps, analyser les données sur le terrain dans chaque localité. Il établira par la suite son programme d’action en fonction des résultats de cette analyse. « Une action complémentaire » «Notre action est complémentaire de celle que le gouvernement entreprend pour clôturer le dossier des déplacés. Elle tend essentiellement à promouvoir le dialogue entre (les composantes de) la population», a souligné le directeur de l’Iwa, précisant que l’institut – dont le siège est à Washington – met à la disposition de l’État son expérience et son savoir dans le domaine de la résolution pacifique des conflits, de l’édification de la paix et du dialogue intercommunautaire. Il y a lieu de signaler dans ce contexte que l’Iwa est présent dans plusieurs États qui, comme le Liban, ont été secoués – ou le sont toujours – par des conflits intercommunautaires. M. Gregorian a cité, entre autres, l’Irlande, la Croatie, la Bosnie, Chypre, le Nigeria, l’Angola et l’Ukraine. L’Iwa est même actif aux États-Unis, où il s’efforce de régler les conflits de race ou de religion. Au Liban, l’Iwa entend entamer son action au début de l’année prochaine par l’organisation d’un séminaire, les 15 et 16 janvier, sur le thème du retour des déplacés. D’autres séminaires suivront et ce sont les habitants des villages aux populations déplacées, notamment les jeunes, qui doivent y prendre part, dans le principal but d’engager un dialogue entre eux, a expliqué M. Chamoun, qui a pris soin de souligner que la présence de l’Iwa au Liban «ne vise pas à soutenir une partie (des Libanais) contre une autre». «Notre objectif est de cimenter les pièces de cette mosaïque (communautaire) qu’est le Liban pour lui permettre de résister, à l’avenir, à d’éventuels coups qui lui seraient portés et de ne pas tomber en pièces», a-t-il ajouté, avant d’indiquer que les conseils municipaux des villages voisins de Deir el-Kamar, les chefs spirituels et les notables de ces localités ainsi que les ONG participeront à la mise en application du projet de l’Iwa. M. Chamoun a toutefois souligné que cet institut ne détient pas de baguette magique et que son projet est loin de pouvoir ramener tous les déplacés à leurs villages d’origine. Il a fait remarquer que certaines personnes qui avaient été poussées à l’exode sont aujourd’hui bien installées là où elles sont et ne songent à revenir à leurs villages respectifs que pour passer quelques jours. L’important, a-t-il insisté, est d’assurer à ceux qui souhaitent revenir chez eux un cadre de vie optimal, en réglant les problèmes humanitaires auxquels ils sont confrontés, et d’éviter surtout de politiser le projet. «Il ne faut pas que les hommes politiques croient que nous leur faisons la concurrence», a déclaré M. Chamoun, alors que M. Fouad Hamdane a souligné le désir du ministère des Déplacés de mettre à la disposition des organisateurs des séminaires tous les moyens dont il dispose pour garantir le succès de leurs initiatives. Plus tôt dans la journée, MM. Gregorian et Irani s’étaient rendus auprès du ministre des Déplacés, M. Anouar el-Khalil, pour l’informer du projet de l’Iwa.
Aux démarches officielles entreprises pour tenter de clôturer le dossier des déplacés dans les délais les plus brefs, se sont associées récemment les autorités locales des régions concernées par cet épineux problème. La municipalité de Deir el-Kamar est sans doute la plus active à ce niveau puisqu’elle vient de lancer, en collaboration avec l’Institute of World...