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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Parlement - Réunion conjointe des commissions axée sur la région méridionale Berry : le retrait israélien dont on parle est en fait un redéploiement(photo)

C’était hier au tour du Parlement d’expliciter la position du Liban concernant la décision du Premier ministre israélien, M. Ehud Barak, de retirer ses troupes du Liban-Sud. Le président de la Chambre, M. Nabih Berry, a insisté dans ce cadre sur le fait que tout retrait israélien, quelle que soit son importance, sera une «énorme victoire pour le Liban et la Syrie mais n’impliquera pas la réalisation d’une paix avec Israël». Pour mettre fin aux diverses interprétations des réserves exprimées par les autorités libanaises au sujet d’un retrait israélien sans accord préalable avec le Liban et la Syrie, M. Berry avait convoqué les réunions parlementaires de la Défense et de la Sécurité et des Affaires étrangères et des Déplacés, à une réunion conjointe qui s’est tenue hier sous sa présidence et en présence du chef du gouvernement et du ministre de la Défense, MM. Sélim Hoss et Ghazi Zeayter, ainsi que du secrétaire général de l’hôtel Bustros, M. Zafer el-Hassan. Pour M. Berry, il est évident qu’une série de questions doivent être clarifiées par Israël avant qu’il ne soit question de conclure une paix. Tant que ces questions resteront sans réponse, le «prétendu repli ne sera en fait qu’un simple redéploiement des forces israéliennes, surtout que l’État hébreu entend confier à l’Armée du Liban-Sud le contrôle d’un secteur au niveau de la frontière». Le chef du gouvernement a tenu à peu près le même discours, faisant état d’une confusion entre «un accord de paix» et un «accord de compromis». M. Berry a insisté sur ce point devant les parlementaires puis devant les journalistes accrédités au Parlement et qu’il a convoqués au terme de la réunion, durant laquelle des documents, montrant les villages libanais annexés par Israël et expliquant la stratégie israélienne pour l’exploitation des eaux libanaises, ont été distribués aux députés. «Le Liban veut qu’Israël retire ses troupes du sud du pays mais souhaite aussi qu’il réponde aux questions suivantes : Qu’en est-il du dossier palestinien surtout que les Libanais refusent l’implantation des réfugiés ? Quel sera le sort des fermes de Chebaa et de Ayta el-Chaab, ainsi que celui des sept villages, tous annexés par Israël dans le passé ? Qu’adviendra-t-il des détenus dans les geôles israéliennes, des eaux du Hasbani, du Wazzani et des eaux souterraines exploitées par l’État hébreu ? Quel sort réserve-t-on à l’ALS dont les miliciens restent soumis aux lois libanaises ?», s’est interrogé le chef du Parlement. C’est surtout le point relatif à l’ALS qui l’a poussé à parler de redéploiement. Pour lui, si l’État hébreu envisage de maintenir l’Armée du Liban-Sud au niveau de la frontière, «c’est parce qu’il envisage peut-être de revenir à l’avenir au Liban, par son truchement, puisqu’elle reste après tout formée de ressortissants libanais». M. Berry s’est ensuite demandé «comment le Liban peut assumer la responsabilité de la sécurité au niveau de la frontière alors qu’Israël refuse de satisfaire ses revendications». Selon lui, le Liban ne peut pas «renoncer à tous les atouts qu’il tient en main et devenir comme ceux qui ont tout offert aux Israéliens et qui essaient aujourd’hui de se constituer un atout au Liban», en allusion aux Palestiniens. Concernant le dossier des réfugiés, il a souligné que le Liban reste résolument attaché à sa position, estimant que l’implantation constitue «l’autre visage de l’occupation». Il s’est étonné de ce que certains pays arabes aient critiqué l’attitude adoptée par le Liban vis-à-vis des Palestiniens, affirmant que «les pays arabes dans leur ensemble n’ont pas donné à la cause palestinienne autant que le Liban». Pour lui, la proposition Barak relative à la constitution d’une commission qui examinait le dossier palestinien n’est qu’une manœuvre. «Barak qui a convaincu le monde entier qu’il souhaite se retirer du sud du pays et que le Liban l’en empêche essaie de donner de nouveau à la communauté internationale l’illusion qu’il souhaite régler le problème des réfugiés, dans l’espoir de renvoyer le dossier aux calendes grecques à travers la formation d’une commission». Les huit recommandations adoptées par les commissions reprennent les idées développées par M. Berry. Les députés appellent à la mise en application des résolutions 242, 338 et 425 du Conseil de sécurité, estimant qu’elles constituent la base de tout accord de compromis. Ils rejettent un règlement du dossier des Palestiniens au détriment du Liban et appellent à la libération immédiate des détenus dans les prisons israéliennes. Ils soulignent le droit du Liban à réclamer une indemnisation d’Israël à cause des dégâts qu’il a provoqués et à récupérer les villages annexés par l’État hébreu. Ils estiment urgent qu’Israël mette fin au détournement des eaux libanaises et jugent qu’il appartient à la Justice libanaise de juger les éléments de l’ALS. Les députés ont en outre réaffirmé l’attachement du Liban à la concomitance des deux volets libanais et syrien des négociations de paix ainsi qu’à son droit à la résistance. Une sous-commission composée du ministre de la Défense et du président de la commission des Affaires étrangères, M. Ali el-Khalil, a été chargée d’élaborer le texte officiel des recommandations parlementaires qui seront distribuées aux missions diplomatiques libanaises à l’étranger.
C’était hier au tour du Parlement d’expliciter la position du Liban concernant la décision du Premier ministre israélien, M. Ehud Barak, de retirer ses troupes du Liban-Sud. Le président de la Chambre, M. Nabih Berry, a insisté dans ce cadre sur le fait que tout retrait israélien, quelle que soit son importance, sera une «énorme victoire pour le Liban et la Syrie mais...