Actualités - CHRONOLOGIE
Diplomatie - L'émissaire européen chez Lahoud et Hoss Moratinos : garanties militaires, économiques et sociales en cas d'accord sur un retrait israélien (photos)
le 01 décembre 1999 à 00h00
La visite à Beyrouth de l’émissaire européen pour le Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos, n’aurait-elle vraiment rien apporté de nouveau, comme l’affirmaient hier certaines sources informées ? Une réponse diplomatique et nuancée s’impose dans la mesure où, après ses entretiens avec le chef de l’État Émile Lahoud et le président du Conseil Sélim Hoss, M. Moratinos a déclaré qu’un retrait israélien du Liban dans le cadre d’un accord englobant la Syrie constituait une «priorité» pour le Premier ministre israélien Ehud Barak. Cela signifie-t-il que le spectre d’un retrait unilatéral générateur de complications imprévisibles n’est plus à craindre ? M. Moratinos refuse pour sa part d’envisager la probabilité d’un tel retrait. Au terme de sa réunion avec le chef du gouvernement, il a dit préférer évoquer la thèse d’une évacuation faisant suite à un accord. Dans ce cas, «je suis optimiste», a-t-il déclaré avant de préciser que «la communauté internationale et l’Union européenne devraient alors s’engager à garantir une situation militaire ainsi qu’une sécurité économique et sociale satisfaisantes dans la région». À l’issue des ses rencontres avec les présidents Lahoud et Hoss, l’émissaire européen a beaucoup insisté par ailleurs sur le facteur temps, déclarant à sa sortie du palais de Baabda : «Nous sommes conscients qu’au moment où l’heure de vérité approche, il y a évidemment une angoisse de paix chez les différents interlocuteurs, une tension positive et constructive pour mener à bien les négociations». Après son entretien avec M. Hoss, il devait aussi souligner «l’urgence de sortir de l’impasse» du blocage des négociations de paix, faisant sans doute allusion à l’échéance des élections présidentielles aux États-Unis. Trois questions majeures D’emblée, après sa visite à Baabda, M. Moratinos a défini les objectifs de ses entretiens avec les responsables libanais. «Nous avons abordé trois questions majeures», a-t-il dit après s’être entretenu avec le général Lahoud : «- Les relations entre le Liban et Israël, la possibilité d’un accord de paix, le premier pas sur la voie d’un retrait israélien du Liban-Sud dans le cadre de la résolution 425. – La situation particulière des réfugiés palestiniens au Liban et la nécessité de trouver une solution définitive à ce problème. – Les relations entre l’UE et le Liban dans le cadre du programme de soutien économique et financier et du développement de l’État et de la société libanaise». À ce sujet, M. Moratinos a rappelé que l’UE avait octroyé au Liban une aide de 75 millions d’euros comme contribution à la reconstruction du Liban. Concernant l’éventualité d’un retrait israélien du Liban, l’émissaire européen a indiqué qu’il avait eu l’occasion de s’entretenir avec le Premier ministre Ehud Barak. Selon M. Moratinos, ce dernier serait «déterminé» à opérer ce retrait dans le cadre d’«un accord avec la Syrie et avec le Liban». Pour Tel-Aviv, il s’agirait même là d’une «priorité». Le dossier palestinien Évoquant ensuite la question des réfugiés palestiniens au Liban, M. Moratinos a affirmé qu’il avait «rassuré» M. Hoss à ce sujet. «L’UE fera de son mieux pour sauvegarder les intérêts du Liban et des réfugiés palestiniens», a-t-il dit, annonçant dans ce cadre que l’Union européenne avait décidé de former une Task Force (groupe de pression) pour contribuer à régler ce problème. «L’UE est en outre favorable à la tenue d’une conférence internationale sur cette question», a ajouté M. Moratinos. Question pertinente d’un journaliste : «Quelle est la différence entre votre visite d’aujourd’hui et les précédentes ?» «La grande différence est que nous en sommes maintenant à la phase finale», a-t-il répondu avant de poursuivre : «C’est l’heure de prendre des décisions difficiles qui sont absolument nécessaires à l’établissement d’une paix définitive dans la région». La tournée de la secrétaire d’État américaine Madeleine Albright au Moyen-Orient entre le 4 et le 9 décembre, revêt dans ce contexte une importance particulière, indique une source diplomatique européenne. M. Moratinos clôturera sa visite au Liban cet après-midi à 15h après une visite au quartier général de la Finul à Naqoura. Il s’informera également à cette occasion des modalités de redéploiement prévues en cas de retrait israélien du Liban-Sud.
La visite à Beyrouth de l’émissaire européen pour le Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos, n’aurait-elle vraiment rien apporté de nouveau, comme l’affirmaient hier certaines sources informées ? Une réponse diplomatique et nuancée s’impose dans la mesure où, après ses entretiens avec le chef de l’État Émile Lahoud et le président du Conseil Sélim Hoss, M....
Les plus commentés
Crise migratoire : un faux dilemme pour le Liban
Mobilisation propalestinienne à la Sorbonne : des étudiantes racontent à « L’OLJ » leur arrestation
À Gaza, le Hamas entend continuer à exister militairement et politiquement