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Actualités - CHRONOLOGIE

Diplomatie - L'émissaire européen chez Lahoud et Hoss Moratinos : garanties militaires, économiques et sociales en cas d'accord sur un retrait israélien (photos)

La visite à Beyrouth de l’émissaire européen pour le Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos, n’aurait-elle vraiment rien apporté de nouveau, comme l’affirmaient hier certaines sources informées ? Une réponse diplomatique et nuancée s’impose dans la mesure où, après ses entretiens avec le chef de l’État Émile Lahoud et le président du Conseil Sélim Hoss, M. Moratinos a déclaré qu’un retrait israélien du Liban dans le cadre d’un accord englobant la Syrie constituait une «priorité» pour le Premier ministre israélien Ehud Barak. Cela signifie-t-il que le spectre d’un retrait unilatéral générateur de complications imprévisibles n’est plus à craindre ? M. Moratinos refuse pour sa part d’envisager la probabilité d’un tel retrait. Au terme de sa réunion avec le chef du gouvernement, il a dit préférer évoquer la thèse d’une évacuation faisant suite à un accord. Dans ce cas, «je suis optimiste», a-t-il déclaré avant de préciser que «la communauté internationale et l’Union européenne devraient alors s’engager à garantir une situation militaire ainsi qu’une sécurité économique et sociale satisfaisantes dans la région». À l’issue des ses rencontres avec les présidents Lahoud et Hoss, l’émissaire européen a beaucoup insisté par ailleurs sur le facteur temps, déclarant à sa sortie du palais de Baabda : «Nous sommes conscients qu’au moment où l’heure de vérité approche, il y a évidemment une angoisse de paix chez les différents interlocuteurs, une tension positive et constructive pour mener à bien les négociations». Après son entretien avec M. Hoss, il devait aussi souligner «l’urgence de sortir de l’impasse» du blocage des négociations de paix, faisant sans doute allusion à l’échéance des élections présidentielles aux États-Unis. Trois questions majeures D’emblée, après sa visite à Baabda, M. Moratinos a défini les objectifs de ses entretiens avec les responsables libanais. «Nous avons abordé trois questions majeures», a-t-il dit après s’être entretenu avec le général Lahoud : «- Les relations entre le Liban et Israël, la possibilité d’un accord de paix, le premier pas sur la voie d’un retrait israélien du Liban-Sud dans le cadre de la résolution 425. – La situation particulière des réfugiés palestiniens au Liban et la nécessité de trouver une solution définitive à ce problème. – Les relations entre l’UE et le Liban dans le cadre du programme de soutien économique et financier et du développement de l’État et de la société libanaise». À ce sujet, M. Moratinos a rappelé que l’UE avait octroyé au Liban une aide de 75 millions d’euros comme contribution à la reconstruction du Liban. Concernant l’éventualité d’un retrait israélien du Liban, l’émissaire européen a indiqué qu’il avait eu l’occasion de s’entretenir avec le Premier ministre Ehud Barak. Selon M. Moratinos, ce dernier serait «déterminé» à opérer ce retrait dans le cadre d’«un accord avec la Syrie et avec le Liban». Pour Tel-Aviv, il s’agirait même là d’une «priorité». Le dossier palestinien Évoquant ensuite la question des réfugiés palestiniens au Liban, M. Moratinos a affirmé qu’il avait «rassuré» M. Hoss à ce sujet. «L’UE fera de son mieux pour sauvegarder les intérêts du Liban et des réfugiés palestiniens», a-t-il dit, annonçant dans ce cadre que l’Union européenne avait décidé de former une Task Force (groupe de pression) pour contribuer à régler ce problème. «L’UE est en outre favorable à la tenue d’une conférence internationale sur cette question», a ajouté M. Moratinos. Question pertinente d’un journaliste : «Quelle est la différence entre votre visite d’aujourd’hui et les précédentes ?» «La grande différence est que nous en sommes maintenant à la phase finale», a-t-il répondu avant de poursuivre : «C’est l’heure de prendre des décisions difficiles qui sont absolument nécessaires à l’établissement d’une paix définitive dans la région». La tournée de la secrétaire d’État américaine Madeleine Albright au Moyen-Orient entre le 4 et le 9 décembre, revêt dans ce contexte une importance particulière, indique une source diplomatique européenne. M. Moratinos clôturera sa visite au Liban cet après-midi à 15h après une visite au quartier général de la Finul à Naqoura. Il s’informera également à cette occasion des modalités de redéploiement prévues en cas de retrait israélien du Liban-Sud.
La visite à Beyrouth de l’émissaire européen pour le Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos, n’aurait-elle vraiment rien apporté de nouveau, comme l’affirmaient hier certaines sources informées ? Une réponse diplomatique et nuancée s’impose dans la mesure où, après ses entretiens avec le chef de l’État Émile Lahoud et le président du Conseil Sélim Hoss, M....