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Actualités - REPORTAGES

Danse - La semaine prochaine au Monnot Un spectacle audacieux du brésilien Botelho(photo)

L’homme n’est-il qu’un animal social ? C’est ce qu’on ne peut s’empêcher de penser quand on assiste au spectacle du chorégraphe Guilherme Botelho. On ne peut pas toujours être en apnée est une création audacieuse présentée par le théâtre Monnot en avant-première, version vidéo. Les quatre danseurs, deux hommes et deux femmes, déploieront leur folle énergie dans un pervers jeu de séduction, en chair et en os, la semaine prochaine. La scène est pratiquement vide. De hauts barreaux la limitent de part et d’autre ; une paroi percée d’une fenêtre et d’une porte la traverse en son milieu. Le ton est donné dès le premier tableau : un homme en costume est seul au centre, il agite les bras et les jambes comme dans une conversation imaginaire avec lui-même. Les gestes sont saccadés, il n’y a ni musique ni paroles. Que le silence. Ensuite, c’est une jeune femme, cheveux courts flamboyants, robe de satin rose, qui apparaît. Assise sur une chaise, dans l’embrasure de la porte qui s’entrouvre, elle gesticule. Elle se dandine sur la chaise, croise et décroise les jambes, semble accomplir un rituel de gestes convenus. Elle est rejointe par un danseur. À eux deux, ils exécutent un très beau duo. Leurs corps se rapprochent, s’éloignent, s’enchevêtrent, se repoussent. Dans un jeu de la séduction, dépourvu de chaleur, où les gestes ont une précision chirurgicale. «Mike, aie l’air intelligent», «Mike, prépare-toi pour un cent mères» Mike s’exécute, chien savant par excellence. Les morceaux de musique qui accompagnent ces saynètes de «mise à l’épreuve de nos apparences», sont extraits aussi bien de Schubert que de la musique soul ou tzigane. Souvent deux mélodies se superposent, renforçant l’impression de dédoublement dans les personnalités, de masque. Les dix tableaux du spectacle se succèdent ainsi, offrant chacun une image plus sombre, parfois étouffante parfois risible, de ces rapports sociaux qui semblent n’être basés que sur une recherche permanente de séduction. La société pousse ces êtres dans leurs retranchements les plus intimes. Ils semblent s’enfoncer dans une solitude de plus en plus insurmontable. Plutôt pantomime que spectacle de danse, cette chorégraphie tire toute sa force de la performance des quatre acteurs-danseurs : Kylie Walters, Madeleine Piguet, Joseph Trefeli et Mike Winter. C’est, de tableau en tableau, l’éternelle question du «qui suis-je ?» qui revient inlassablement. On ne peut pas toujours être en apnée prouve le contraire de ce que ça dit. Jusqu’au bout les personnages sont justement en apnée d’eux-mêmes.
L’homme n’est-il qu’un animal social ? C’est ce qu’on ne peut s’empêcher de penser quand on assiste au spectacle du chorégraphe Guilherme Botelho. On ne peut pas toujours être en apnée est une création audacieuse présentée par le théâtre Monnot en avant-première, version vidéo. Les quatre danseurs, deux hommes et deux femmes, déploieront leur folle énergie dans un...