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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Les réactions dans le monde Clinton : ne pas répéter les erreurs de l'Histoire (photos)

Le président Bill Clinton a expliqué aux Américains que les frappes de l’Otan contre la Yougoslavie étaient indispensables pour «désamorcer une poudrière au cœur de l’Europe» et éviter les erreurs commises avant les deux guerres mondiales. Conscient de l’opposition d’une partie du Congrès à cette opération militaire et de l’inquiétude diffuse de l’opinion américaine devant les dangers d’enlisement et les risques de pertes dans les rangs américains, M. Clinton s’est fortement appuyé sur les leçons de l’Histoire pour justifier l’intervention de l’Otan dans le conflit, lors de cette déclaration retransmise en direct par toutes les chaînes de télévision. Le président, qui parlait depuis le Bureau ovale, a présenté des cartes de la région pour appuyer sa démonstration et expliqué les raisons de la détermination des États-Unis et de leurs alliés. «Nous agissons pour protéger des milliers d’innocents au Kosovo contre une offensive militaire de plus en plus forte. Nous agissons pour éviter l’élargissement de la guerre, désamorcer une poudrière au cœur de l’Europe, qui avait déjà explosé deux fois au cours du siècle avec des résultats catastrophiques (...) et pour protéger nos intérêts et faire avancer la cause de la paix», a-t-il dit. «Mettre fin à cette tragédie est un impératif moral et il y va de l’intérêt national (...) Elle contient tous les ingrédients d’une guerre majeure : de vieilles haines, des démocraties en difficulté et au centre de tout cela un dictateur qui, depuis la fin de la guerre froide, n’a fait que verser de l’huile sur le feu des divisions ethniques et religieuses», a-t-il expliqué. M. Clinton a rappelé aux Américains que la Première Guerre mondiale avait commencé à Sarajevo et que dans la Seconde Guerre mondiale, qui avait embrasé la région, l’Europe avait été lente à reconnaître les dangers et les États-Unis encore plus lents à intervenir. «Imaginez combien de vies auraient pu être sauvées si les dirigeants de l’époque avaient agi avec sagesse et rapidement», a-t-il affirmé. Il a également souligné les dangers d’extension du conflit. «Déjà, a-t-il dit, les mouvements de réfugiés menacent la jeune démocratie de Macédoine. Les Serbes ont déjà fait des incursions en Albanie. Si on n’éteint pas cet incendie, les flammes s’étendront et des alliés-clé des États-Unis pourraient finir par être plongés dans le conflit». Mardi soir, le Sénat avait voté une résolution autorisant le recours à la force contre la Yougoslavie. Mais ce texte n’avait été adopté que par 57 voix contre 42 opposants républicains et démocrates. Pour rassurer les sceptiques, M. Clinton a assuré qu’il ne déploierait pas de troupes sur le terrain comme en Bosnie où elles sont stationnées depuis 1996. «Je n’ai pas l’intention de placer nos troupes au Kosovo pour faire la guerre», a-t-il souligné. M. Clinton a déclaré que les frappes avaient trois objectifs : «démontrer le sérieux de l’Otan, empêcher une offensive plus sanglante au Kosovo et, si nécessaire, endommager sérieusement les capacités militaires serbes à s’en prendre aux Kosovars». «Si le président Milosevic ne veut pas faire la paix nous limiterons sa capacité à faire la guerre», a-t-il dit. Avant même l’intervention de M. Clinton, ses plus proches conseillers sont intervenus sur les chaînes de télévision pour, eux aussi, expliquer et rassurer les Américains contre les risques d’enlisement. Son conseiller pour la sécurité nationale, Sandy Berger, a indiqué que la Maison-Blanche pourrait recommander un arrêt des bombardements de l’Otan dès que des «dommages suffisamment sérieux» auront été infligés au dispositif militaire serbe pour empêcher la poursuite de la répression au Kosovo.
Le président Bill Clinton a expliqué aux Américains que les frappes de l’Otan contre la Yougoslavie étaient indispensables pour «désamorcer une poudrière au cœur de l’Europe» et éviter les erreurs commises avant les deux guerres mondiales. Conscient de l’opposition d’une partie du Congrès à cette opération militaire et de l’inquiétude diffuse de l’opinion...