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Actualités - CHRONOLOGIE

La Saint-Joseph au collège d'Aïntoura Le cardinal Sfeir renoue avec une tradition abandonnée depuis 1969(photos)

Le collège d’Aïntoura a célébré, hier, la fête de son saint patron : Saint Joseph. Le cardinal Nasralllah Sfeir a présidé la cérémonie, marquée par une messe solennelle. Pour le village et le collège, il s’agissait d’un jour particulièrement faste. Tôt le matin, des chants liturgiques ont été entonnés dans le village, dont les façades des maisons étaient ornées de pancartes souhaitant la bienvenue à Mgr Sfeir. Les habitants du village, heureux de recevoir le cardinal, se pressaient au bord de la route. Tous, vieux et jeunes, se sont retrouvées à la chapelle pour assister à la messe. Dans l’enceinte du collège, les drapeaux du Liban et les couleurs du Vatican ornaient les fenêtres des classes vides pour ce jour de fête. Tous les pères lazaristes, les professeurs, les comités de parents et des anciens, les élèves et les scouts étaient mobilisés pour assurer une organisation hors pair. Les places à l’intérieur de la chapelle réservées aux officiels et aux dignitaires religieux avaient été prévues une semaine à l’avance. Des plus jeunes aux plus vieux, tout le collège a assisté à l’office. L’importance de cette cérémonie ne réside pas seulement dans la fête de Saint Joseph mais aussi dans le fait qu’une tradition abandonnée à été renouée. De 1895 à 1914, puis de 1945 à 1969, les patriarches maronites Massaad, Hajje, Hoyek, Arida et Meouchy ont célébré la Saint-Joseph à Aïntoura. La messe a commencé à onze heures, le patriarche, précédé par les lazaristes en habit blanc, a traversé la cour du collège entre les rangs des élèves regroupés. À l’entrée de l’église, les scouts, debout des deux côtés de la nef, ont brandi haut leurs fanions lors du passage du cardinal. À l’image de saint Joseph Le patriarche maronite a souligné dans son homélie le danger d’«une dislocation de la famille (…) pour diverses raisons, les unes graves, les autres futiles». Le cardinal Sfeir considère «l’infidélité» comme l’une des causes graves de la dislocation des familles. Parmi les raisons futiles de la séparation du couple, il cite : «Les différences de goûts, l’incompatibilité des caractères ou le fait qu’aucun des conjoints n’accepte de faire des concessions à son partenaire». «Dès lors, poursuit-il, le drame a lieu : les enfants deviennent les victimes des parents ». Après avoir évoqué saint Joseph dans son rôle de père, Mgr Sfeir a abordé le problème de l’emploi, parlant du métier de charpentier qu’exerçait saint Joseph. Selon lui, le problème des travailleurs est double au Liban : «Les travailleurs libanais se plaignent d’une part de la concurrence de la main-d’œuvre étrangère qui accepte des salaires dérisoires ; de son côté, le patronat déplore la paresse de la main-d’œuvre libanaise», a-t-il précisé avant d’évoquer le problème de «certains travailleurs asiatiques traités parfois de manière inhumaine». Sur le plan pédagogique, le cardinal Sfeir a déclaré dans son homélie : «La foi, le travail et le silence : telles sont les trois valeurs que l’école catholique doit inculquer à ses élèves». Et de rendre hommage à l’école St-Joseph de Aïntoura qui a toujours prodigué son enseignement dans ce sens. Après la messe, il y a eu l’échange de vœux au salon suivi par un déjeuner pour hauts fonctionnaires invités, toujours selon la tradition du collège. Le supérieur provincial des lazaristes, père Georges Abou Jaoudé, a prononcé une allocution dans laquelle il a rappelé le rôle joué par l’établissement, depuis ses débuts il y a plus d’un siècle, au sein de la société libanaise. Car l’esprit de la famille, les traditions libanaises et le respect des différences sont enseignés aux élèves en même temps que les études. Le père Antoine Nakad, supérieur du collège, a soulevé dans son discours en français – car ce collège est le doyen des établissements francophones en Orient – les problèmes financiers dont souffrent certaines écoles qui refusent de devenir des entreprises commerciales. Le père Nakad a souhaité renouveler cette tradition et accueillir le cardinal l’année prochaine.
Le collège d’Aïntoura a célébré, hier, la fête de son saint patron : Saint Joseph. Le cardinal Nasralllah Sfeir a présidé la cérémonie, marquée par une messe solennelle. Pour le village et le collège, il s’agissait d’un jour particulièrement faste. Tôt le matin, des chants liturgiques ont été entonnés dans le village, dont les façades des maisons étaient...