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Actualités - CHRONOLOGIE

Enquête - Les inventaires des pièces archéologiques sont incomplets Hammoud inspecte les dépôts de la DGA (photos)

L’enquête sur d’éventuels vols, dilapidations de fonds publics, escroqueries et falsification à la direction générale des Antiquités (DGA) se poursuit parallèlement à l’instruction dans l’affaire du pétrole vendu frauduleusement sous le label «résidus pétroliers». L’avocat général financier, M. Khaled Hammoud, n’a pas attendu de recueillir les dépositions des fonctionnaires et des entrepreneurs, qu’il a convoqués pour demain, pour aller mener sa propre enquête sur le terrain. Le week-end de l’avocat général était particulièrement chargé. M. Hammoud a effectué une tournée sur les sites archéologiques de Beyrouth, avant d’inspecter les dépôts du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), de la cathédrale Saint-Georges des maronites au centre-ville, du musée et de la citadelle de Byblos, posant une série de questions aux personnes qui y sont affectées et rassemblant une série d’informations. Au cours de cette tournée, M. Hammoud a tôt fait de constater l’absence de registres correctement mis à jour des pièces archéologiques, rapporte notre chroniqueur judiciaire Bahjat Jaber. Le juge, qui poursuivra aujourd’hui son enquête, a chargé le bureau de répression des fraudes fiscales de se rendre à Baalbeck pour inspecter les lieux et effectuer un relevé des pièces exposées dans son musée et figurant sur les registres. Une unité de ce bureau s’est rendue à cette fin hier à Baalbeck. L’avocat général financier a commencé sa tournée tôt samedi par une visite au siège du CDR où il a tenu une réunion avec le ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur, M. Mohammed Youssef Beydoun, en présence de MM. Chaker Ghadban, directeur par intérim de la DGA, Mahmoud Osman, président du CDR, et Hassan Sarkis, conseiller du ministre. Accompagné du chef du bureau de répression des fraudes fiscales, le commandant Ali Lakkis, M. Hammoud s’est rendu au dépôt de la cathédrale Saint-Georges et a réclamé, après une inspection des lieux, une copie de l’inventaire. Après une visite au Musée national, le magistrat a gagné le siège de la DGA où il a pris connaissance des registres et des catalogues avant de demander à voir les responsables de ce département. La discussion qu’il a eue avec ces derniers a porté essentiellement sur les fragments de vestiges archéologiques disparus. Inventaires et relevé des comptes De nouveau hier M. Hammoud est allé au Musée et a inspecté un à un les dépôts où des pièces d’antiquité sont conservées. Il s’est ensuite rendu au siège de la DGA et a recueilli les dépositions de certains fonctionnaires qu’il a entendus à titre de témoins. Dans l’après-midi, le magistrat a inspecté le musée et les dépôts de la citadelle de Jbeil et a réclamé une copie de leur inventaire et de leurs registres financiers. Au terme de ses investigations, le magistrat a décidé d’établir un inventaire général des pièces archéologiques existantes et de celles qui ont été volées ou qui sont portées disparues. Il a en outre chargé le bureau de répression des fraudes fiscales de vérifier les registres de comptes des différentes branches régionales de la DGA, d’en faire un relevé qui doit lui être remis en même temps qu’un bilan des dons accordés par l’Unesco et par des États arabes et occidentaux au Musée et à ce département. À L’Orient-Le Jour, une source judiciaire a expliqué que l’enquête porte actuellement sur deux sujets principaux : la dilapidation de fonds publics et le vol de pièces archéologiques, dont certaines ont été emmenées frauduleusement à l’étranger, alors que d’autres sont conservées au Liban par des particuliers. Les investigations auraient jusqu’à présent permis de découvrir de nombreuses failles à la DGA, selon des sources informées. Au cours de sa tournée durant le week-end, le juge Hammoud aurait découvert que de nombreuses pièces d’antiquité entreposées dans les dépôts ne sont pas listées dans les inventaires des sites visités. Jusqu’à présent, il n’a pas été possible de savoir sur quelle base les investigations ont été lancées. La source judiciaire susmentionnée a fait remarquer à ce sujet que le parquet peut réagir, sans attendre d’être saisi et ouvrir une enquête s’il soupçonne une violation de la loi. De même source, on a précisé que l’enquête va s’étendre à l’ensemble du territoire national, à savoir aux sites qui auraient été pillés ou qui auraient fait l’objet de fouilles illégales. Le parquet a une idée précise de l’endroit ou des pièces volées à l’État, se trouvant au Liban, selon la même source, qui explique que les particuliers qui détiennent des fragments de vestiges historiques, obtenus frauduleusement, seront priés de les restituer à l’État. Aucune poursuite judiciaire ne sera prise à l’encontre des personnes qui prendront l’initiative de rendre à l’État les pièces en leur possession, sans compter que la restitution ne sera pas médiatisée, selon la même source, qui précise que l’enquête dans cette affaire sera menée jusqu’au bout.
L’enquête sur d’éventuels vols, dilapidations de fonds publics, escroqueries et falsification à la direction générale des Antiquités (DGA) se poursuit parallèlement à l’instruction dans l’affaire du pétrole vendu frauduleusement sous le label «résidus pétroliers». L’avocat général financier, M. Khaled Hammoud, n’a pas attendu de recueillir les dépositions...