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Actualités - REPORTAGES

Promenades libanaises - Quand le mythe devient réalité Janneh, un paradis à Nahr Ibrahim (photos)

Janneh, au nom bien mérité, est un paradis perdu parmi les roseaux, les platanes et les tamaris qui ombragent les rives et rythment le vent passager. Elle trône au creux de la vallée de Nahr Ibrahim, là où le cours du fleuve se fait plus lent, où les petits buissons et l’herbe verte tapissent le sol. Sable et galets servent de bancs aux visiteurs fatigués. «On se croit réellement au paradis, en dehors du temps présent», déclare Nadim, un jeune promeneur qui vient chercher dans cette région le calme qu’il ne trouve plus ailleurs. Les pique-niqueurs l’ont vite découverte, l’eau claire et propre du fleuve les incite à une baignade tant que le courant n’est pas fort. Mais ces jeunes touristes ont la fâcheuse manie d’oublier, insouciants, bouteilles, boîtes de conserve et mouchoirs par terre. «Une journée de nettoyage ne ferait pas de mal», déclare Dr. Hany Abdel Nour, professeur à l’Université libanaise et grand passionné de randonnée et de spéléologie. Trois chemins vers Janneh Pour accéder à Janneh, trois circuits sont possibles, chacun proposant une vue magnifique et différente de la vallée. Le premier sentier bien marqué dans la montagne va de Meyanne, un petit village dans la région de Nahr Ibrahim. Il traverse un beau bois de pins et surplombe la vallée offrant des vues spectaculaires. Après une heure de marche on accède au village de Frate, qui est à mi-chemin de Janneh. Une autre piste carrossable va du village de Frate vers la vallée. Mais il est préférable de faire cette route à pied pour profiter de la beauté du paysage surtout que les bois de pins et de chênes ombragent le sentier. Pourtant, ces arbres ne sont pas à l’abri des vandales. L’Atalb ou arbousier, est menacé, «les gens le coupent pour la décoration. La beauté et la rareté de son tronc rouge-marron les attirent. Cet arbre est réellement en danger», déplore le Dr Abdel Nour. Ainsi, la saleté n’est pas le seul ennemi de la région. Le troisième circuit va du village de Schawan, célèbre pour son barrage et qui confère une beauté particulière au paysage vu d’un sentier en surplomb. Avant d’arriver à Janneh, un petit village, celui de Karkraya, doit son nom à un phénomène naturel de la vallée. «Le Nahr Ibrahim disparaît sous terre, dans un gouffre, puis il réapparaît quelques centaines de mètres plus loin. Le grondement de l’eau dans sa chute en cascade abondante a donné au village son nom. Et le gouffre aussi a eu droit à un nom naturel ! La vapeur d’eau qui sort continuellement de son entrée lui a valu le nom de Houwet el Dakhoun», explique le Dr Abdel Nour. Les histoires charmantes de Nahr Ibrahim peuvent remonter à plus loin dans le temps. Source d’inspiration La vallée ne garde pas de traces du passé, mais elle a enflammé l’imagination des anciens qui y ont vécu. Les temples romains veillent sur elle du haut des montagnes sur les deux bords. Yannouh, Maschnaka, et la grotte de Afqa lui servent de limites. La vallée est sillonnée par l’eau du fleuve Nahr Ibrahim qui prend sa source dans la grotte d’Afqa. Grotte mythique d’Adonis et d’Astarté, fleuve d’amour et de vie au printemps durant la crue. En fait, l’eau rouge du fleuve en avril empourpre le paysage, lui donnant cet aspect si particulier, et faisant revivre inlassablement le mythe de la mort et de la vie. Jusqu’à nos jours, quelques centaines de siècles après, cette légende continue à faire rêver les Libanais. Un documentaire sur cette zone et sur le mythe se prépare à l’Iesav à l’USJ (Institut des études scéniques et audiovisuelles. «La beauté de la région et du mythe m’ont poussée à travailler sur le sujet», explique Carine Nicolas, l’étudiante en charge du projet. De toute façon, Nahr Ibrahim et Janneh demeurent l’une des plus belles régions du Liban. Une source d’inspiration qui ne tarit pas pour les générations à venir. Des posters les illustrent au ministère du Tourisme pour illustrer l’image du Liban vert.
Janneh, au nom bien mérité, est un paradis perdu parmi les roseaux, les platanes et les tamaris qui ombragent les rives et rythment le vent passager. Elle trône au creux de la vallée de Nahr Ibrahim, là où le cours du fleuve se fait plus lent, où les petits buissons et l’herbe verte tapissent le sol. Sable et galets servent de bancs aux visiteurs fatigués. «On se croit...