Présidence- Réaction aux critiques de l'opposition Lahoud attaché au dialogue et à l'entente (photos)

Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a réitéré hier clairement et sans équivoque son «attachement au dialogue et à l’entente interlibanaise» qu’il a estimés «indispensables pour assurer une réelle stabilité politique et donc économique». Le président de la République exprimait en ce sens devant les visiteurs qu’il a reçus à Baabda. Les propos tenus par le chef de l’État sont en quelque sorte une réaction à peine voilée aux griefs formulés dans les milieux de l’opposition qui accuse le nouveau régime d’être imperméable à tout contact et dialogue. Les démarches entreprises par certains médiateurs ont permis d’amener les deux parties à exprimer le vœu d’amorcer une ébauche de dialogue. Sur un autre plan, le président Lahoud a réaffirmé ses positions soulignées la veille devant les journalistes, à son arrivée au siège du Conseil des ministres. Il a ainsi réitéré la position du Liban à l’égard «des manœuvres et des menaces israéliennes qui ne portent en elles rien de nouveau et qui ne nous impressionnent pas». Il a par ailleurs rappellé son point de vue selon lequel «Israël cherche à dissocier les volets syrien et libanais du processus de paix mais n’y parviendra pas». Il a enfin proclamé une nouvelle fois son attachement à «l’indépendance de la justice et de la magistrature qui doit conserver les mains complètement libres». Le président Lahoud a entamé ses audiences en recevant le directeur général de l’Agence internationale pour l’énergie atomique, M. Mohammed Baradihi, qui était accompagné de son adjoint, M. Ali Saïdi, et du président et du secrétaire général du Conseil national pour la recherche scientifique, MM. Georges Tohmé et Mouine Hamzé. L’entretien a porté sur les projets de l’AIEA sur le plan de la lutte contre la pollution et sur les possibilités de coopération avec le Liban dans les domaines agricole et de la santé. Le député Ali Osseirane qui a ensuite été reçu par le général Lahoud a affirmé que «l’État est prêt à faire face à toutes les manœuvres israéliennes». «Le Liban, a ajouté le parlementaire, agit sur tous les plans et particulièrement sur le plan diplomatique et se tient aux côtés de son peuple qui subit le joug de l’occupation». Le député Marwan Farès s’est félicité de «la position libanaise unifiée face à l’ennemi sioniste» ainsi que de «la position syro-libanaise» sur ce plan. «Le chef de l’État m’a assuré que nous ne craignons aucunement les menaces israéliennes, a-t-il ajouté. Le député Sayed Akl a rapporté que «le président de la République s’est dit satisfait de la situation sur le double plan interne et externe. Il a également affirmé que les enquêtes judiciaires en cours se poursuivront et que la magistrature doit avoir les mains complètement libres». La réforme administrative Reçu à son tour à Baabda, le député Bahaeddine Itani a rapporté «la détermination du président Lahoud à poursuivre la réforme administrative loin de toutes les considérations politiques ou personnelles car seule une administration saine peut permettre le développement du pays». M. Itani a encore affirmé que «le chef de l’État est également attaché à la stabilité politique dans le cadre de la démocratie, de la liberté et de la libre information et estime que stabilité politique et stabilité économique sont étroitement liées». Le général Lahoud a également reçu l’ancien ministre Mohsen Dalloul avec lequel il a évoqué l’importance du dialogue national «garant de la consolidation de la vie politique». «Le général Lahoud s’est dit déterminé à œuvrer pour le dialogue et l’entente interlibanaise», a ajouté M. Dalloul. Le député Hussein Yatim a affirmé avoir évoqué avec le président de la République «les nouveaux programmes scolaires qui devraient être révisés en vue d’une meilleure application». «Le président Lahoud a souligné son attachement à l’enseignement de l’éducation civique», a ajouté M. Yatim. Le député Mansour Ghanem el-Bone a proclamé son «appui aux mesures adoptées par l’État pour asseoir l’État de droit et des institutions et lutter contre la corruption». Il s’est félicité de «la transparence appliquée par le chef de l’État». Le député Hussein Hajj Hussein a rouvert pour sa part le dossier de l’enseignement religieux rendu facultatif par le précédent gouvernement. Il a insisté pour l’abolition de ce caractère facultatif et a proposé la constitution d’un comité national qui prendrait sur lui de rédiger les livres en rapport avec l’enseignement religieux. Le général Lahoud devait également recevoir les députés Antoine Haddad, Antoine Andraos, Boutros Harb, Ghassan Achkar, Nayla Moawad et Rouchaid Khazen.