Liban-Sud Arens souhaite changer la donne

Moshe Arens est mécontent de la situation de son armée au Liban-Sud. Il souhaite, d’une façon ou d’une autre, changer la donne, sans que pour le moment il ne sache trop comment, et a demandé à ses services de s’en occuper. C’est ce qui ressort de déclarations faites par le ministre israélien de la Défense et rapportées hier par les médias de l’État hébreu. «Le maintien de la situation actuelle ne me paraît pas souhaitable. Nous avons un sérieux problème au Liban, a déclaré M. Arens. Envisageant des «options alternatives», il laisse entendre sa volonté d’agir dans deux directions, tant en ce qui concerne «la structure présente» de la zone occupée, qu’il avait lui-même établie lorsqu’il occupait les mêmes fonctions dans les années quatre-vingt, que sur les accords d’avril 1996, qui limitent selon lui la marge d’action de l’armée israélienne. M. Arens avait déjà critiqué ces accords la semaine dernière et souligné la nécessité de les remettre en question. Sans se rétracter, il s’est montré cette fois-ci plus prudent, en admettant qu’il n’était «pas simple d’abandonner ces accords, vu leurs connotations internationales». Une façon pour M. Arens de dire qu’Israël a bien compris l’attachement des États-Unis – ils l’ont rappelé récemment à plusieurs reprises – à ces arrangements, qui ont démontré leur capacité d’empêcher qu’une escalade militaire ne se développe de façon incontrôlable. Pour la France aussi, les accords d’avril 1996 constituent un acquis positif. Interrogé hier par Radio-Orient, le ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, a estimé que ces accords ont à plusieurs reprises prouvé leur avantage. Du côté libanais, le ministre de la Défense Ghazi Zeayter a affirmé dans une interview à un journal des Émirats que l’armée libanaise était «prête» à assumer ses responsabilités au Liban-Sud en cas de retrait israélien, tout en soulignant que la mission de l’armée ne pouvait en aucun cas faire l’objet de discussions avec Israël.