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Actualités - REPORTAGES

Al-Bustan - Boris Godounov de Moussorgsky L'acte polonais, controverse et ambition ... (photo)

Voilà un «acte» bien controversé dans l’histoire de l’opéra… Il s’agit du troisième acte dit polonais de l’opéra «Boris Godounov» de Modeste Moussorgsky rarement joué pour ne pas dire pratiquement supprimé de cette œuvre où ont brillé de mille feux les terribles voix de basse de Petrov et Chaliapine… Né dans une famille de petite noblesse, Moussorgsky a été fasciné par les contes russes narrés par sa nourrice qui emplit son imagination de personnages et de situations où l’enchantement était de rigueur… Tiré d’une nouvelle dramatique du poète Pouchkine, Boris Godounov fut refusé par deux fois par le théâtre Marinsky. Mais Moussorgsky le remania et avec l’aide de Rimsky-Korsakov l’œuvre fut finalement plébiscitée par le grand public. Le sujet relate assez librement l’histoire de l’accession au trône du régent Boris Godounov, après la mort d’Ivan le Terrible en 1584, et la disparition, lors de circonstances demeurées mystérieuses, du tsarévitch Dimitri. Ce troisième acte si méconnu s’ouvre sur les appartements de Marina Mnishek, fille du voïvode de Sandomir. Elle écoute chanter les jeunes filles puis exprime ses ambitions : les chansons d’amour ne l’intéressent pas ; elle préfère les récits héroïques. Elle chante un air «alla mazurka», dévoilant ses plans ambitieux : grâce à Dimitri, elle espère accéder au trône de Russie. Apparaît Rangoni, un jésuite introduit dans l’histoire par Moussorgsky. Il la somme de ne pas oublier son devoir quand elle régnera sur la Russie : convertir les Russes, ces hérétiques, à la vraie religion. Marina n’est pas de cet avis. Mais le vieil homme affirme qu’il est le messager de Dieu. Le seconde scène se passe près d’une fontaine, dans le jardin de Mnishek à Sandomir. Marina y a donné rendez-vous à Dimitri. En l’attendant, il chante son amour avec ardeur. Ce qu’on a décrit comme «un motif huileux et reptilien» – une gamme chromatique – indique que Rangoni s’est glissé sur scène. Il déclare à Dimitri que Marina l’aime passionnément malgré toutes les insultes qu’il lui a fait subir. Il est prêt à conduire Dimitri jusqu’à sa bien-aimée. Le seul prix qu’il attend de ce service est de pouvoir le suivre et veiller partout à son bien-être moral. Il conseille ensuite à Dimitri de se cacher, car les invités de Mnishek sortent de la maison. On danse une polonaise. Les nobles font la cour à Marina et envisagent leur marche sur Moscou. Dimitri surveille jalousement la scène et se sent animé d’une volonté nouvelle. Marina le trouve tendre et dévoué. Elle use de toute sa hauteur et de toute sa fierté pour le stimuler : il réagit à ses insultes en affirmant qu’il va immédiatement marcher sur Moscou à la tête d’une armée. Marina a obtenu ce qu’elle voulait de lui et est prête maintenant à lui faire des grâces : c’est le célèbre duo d’amour. Le pauvre Dimitri est une proie aisée. Il prend Marina dans ses bras et lui déclare sa passion. Rangoni les observe de sa cachette, et l’orchestre descend l’échelle chromatique pour bien souligner qu’il ne s’agit ni du triomphe de Marina ni de celui de Dimitri, mais du sien et de son Église… Voilà pour les détails d’une histoire somme toute bien mince avec seulement 55 minutes de représentation. L’Hélikon Opéra dont ce n’est pas la première prestation au Bustan offre là une version (appropriée au thème polonais de ce sixième festival!) soignée quoique peu captivante pour le spectateur. Dans un décor falot, avec des costumes métissés du moderne et des belles broderies à la russe, on cherche en vain ici la beauté retentissante de la basse de Boris Godounov. Pour les vrais amateurs d’opéra ce n’est qu’un léger hor- d’œuvre d’un spectacle qu’on considère comme majestueux et éblouissant aussi bien du point de vue vocal que visuel. Casting Les musiciens de l’orchestre du Hélikon Opéra étaient placés sous la houlette de Valery Kristkov. Et le chœur était dirigé par Tatiana Gromova. Les costumes étaient signés Tatiana Tulubieva et le décor est d’Igor Nezhny. Marina Mnishek, la princesse polonaise, était campée par la soprano Larisa Kostyuk et le prétendant Dimitri par le ténor Herman Apaikin, tandis que le rôle du prêtre jésuite Rangoni était tenu par la basse Serguei Kostyuk. La direction artistique du Hélikon Opéra est placée sous la gouverne de Dimitri A. Bertman.
Voilà un «acte» bien controversé dans l’histoire de l’opéra… Il s’agit du troisième acte dit polonais de l’opéra «Boris Godounov» de Modeste Moussorgsky rarement joué pour ne pas dire pratiquement supprimé de cette œuvre où ont brillé de mille feux les terribles voix de basse de Petrov et Chaliapine… Né dans une famille de petite noblesse, Moussorgsky a...