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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Dialogue islamo-chrétien Les religions point de rencontre entre les peuples

Le processus de rapprochement islamo-chrétien a pu bénéficier hier d’un apport inédit qui vient confirmer, une fois de plus, que les horizons du dialogue entre les peuples et les religions ne font que s’élargir. Sur l’invitation du Comité national islamo-chrétien pour le dialogue, une délégation iranienne comprenant de hauts dignitaires religieux, en visite au Liban, est venue apporter sa contribution à ce thème précis, en abordant, au cœur même de l’Université Saint-Joseph, le thème des religions entendues comme point de rencontre entre les peuples et les communautés et non comme source d’intolérance et de conflits. Devant un parterre de penseurs et de théologiens et en présence de plusieurs membres du Comité islamo-chrétien et des membres de l’ambassade iranienne, l’émir Hareth Chéhab, secrétaire général du Comité national islamo-chrétien pour le dialogue a mis l’accent sur la vocation du Liban dans la coexistence islamo-chrétienne , ainsi que sur les conditions de réussite de cette convivialité. «Nous avons pris conscience de l’importance en matière politique du rôle des valeurs contenues dans nos religions, tout en empêchant la confiscation du politique par le religieux, ou l’absorption de la religion par l’État», a affirmé M. Chéhab. Citant l’exemple iranien, il a affirmé que l’expérience vécue par ce pays constituait un défi majeur où la religion, fondée sur des données immuables, ne saurait constituer, dans son application, une entrave au progrès. Devenu la caractéristique commune à plusieurs sociétés, le pluralisme doit nécessairement se traduire dans une formule politique propre. Pour que le pluralisme religieux conduise à la coexistence, dit l’émir Chéhab, il est impératif de lui assurer le système politique adéquat qui éviterait la «fusion» ou l’amalgame qui abolit les particularismes, «une issue fatale pour la convivialité». La réussite d’un tel système reste conditionnée par «la prépondérance de la justice et la pleine participation des citoyens à la marche de l’État». Également secrétaire général du Comité islamo-chrétien, M. Mohammad Sammak a pris la parole à son tour pour dire que «notre ambition est que la coexistence devienne un véritable choix». Il a en outre attiré l’attention sur le fait que la notion de dialogue en Iran est différente de la notion libanaise, car, dans le premier cas, l’appel au dialogue tient de considérations qui sont liées à la foi, alors qu’au Liban, cette notion comporte des conditions relatives «aux intérêts» (des communautés en présence). Alors que les fondements du dialogue au Liban tiennent compte du nombre comme facteur d’équilibre et de participation au pouvoir, ces considérations n’ont pas lieu en Iran, note M. Sammak, qui avoue que les conjonctures du dialogue au Liban restent beaucoup plus complexes. Le vice-président de l’Organisation de la culture et des relations islamiques en Iran, Hijjat al-Islam cheikh Mohammad Saïd Nomani, relevant du bureau d’Ayatollah Khameneï, a parlé du «dialogue» en tant que culture générale qui devrait imprégner toutes les sociétés et les catégories sociales et non se confiner à une élite fermée. Elle doit devenir l’affaire de tous, «étudiants, ouvriers et agriculteurs», bref une question nationale. Le dialogue, a enchaîné cheikh Nomani, n’est pas non plus une question à connotation politique ou diplomatique, mais relève plutôt d’une «logique affective» qui tourne autour des notions d’amour, de tolérance et de charité, des caractéristiques propres aux trois religions monothéistes. «Le Liban n’est pas simplement l’équivalent de 10 000 km2, a renchéri Hijjat al-Islam. Son cœur, sa pensée et ses espoirs inondent le monde entier», tout comme devraient le faire les valeurs humaines, communes à toutes les religions.
Le processus de rapprochement islamo-chrétien a pu bénéficier hier d’un apport inédit qui vient confirmer, une fois de plus, que les horizons du dialogue entre les peuples et les religions ne font que s’élargir. Sur l’invitation du Comité national islamo-chrétien pour le dialogue, une délégation iranienne comprenant de hauts dignitaires religieux, en visite au Liban,...