Diplomatie - L'ambassadeur turc au palais Bustros Ankara inquiet du regain d'activité du PKK au Liban

Le sit-in que des enfants kurdes ont observé mercredi devant le siège des Nations unies à Beyrouth en faveur du chef indépendantiste kurde, Abdullah Öcalan, ne semble guère avoir été du goût d’Ankara. L’ambassadeur de Turquie, M. Nazim Dumlu, a déploré en effet «le regain d’activité du PKK au Liban». «J’ai fait part à M. Hassan de mon inquiétude au sujet du regain d’activité du PKK, qui brandit ses drapeaux et ses banderoles et va même jusqu’à utiliser des enfants», a-t-il déclaré à l’issue d’un entretien avec le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, M. Zafer el-Hassan. «J’ai attiré l’attention de Son Excellence au sujet de l’accroissement des activités du PKK», a-t-il répété. Le diplomate turc, qui a indiqué «avoir des preuves qu’ils étaient armés», alors que les journalistes accrédités au palais Bustros affirmaient le contraire, a jugé que «cela prouve combien la Turquie avait raison de demander la coopération du Liban dans le domaine de la sécurité». «Les Libanais nous avaient dit que le PKK n’avait aucune présence dans le pays. Après les manifestations d’hier (mercredi), j’ai changé d’avis et j’ai attiré l’attention de Son Excellence là-dessus», a-t-il ajouté. M. Dumlu a poursuivi : «J’ai averti le secrétaire général des dangers de l’amplification de ce mouvement sur la sécurité intérieure au Liban. Si vous les autorisez (à manifester) vous aurez des troubles», a souligné le diplomate turc. À la question de savoir quelle avait été la réponse de M. Hassan à ces doléances, l’ambassadeur a répondu : «Le secrétaire général transmettra nos préoccupations au Premier ministre et au président de la République». Ces protestations au sujet de l’appui manifesté à Abdullah Öcalan ont évidemment occulté les autres points qui ont été soulevés lors de l’entretien de M. Dumlu avec M. Hassan, notamment la coopération économique que la Turquie souhaite promouvoir avec le Liban. De fait, le diplomate avait commencé sa déclaration à la presse en faisant état du désir de son gouvernement de développer les relations libano-turques, notamment après la visite de l’émissaire du président turc, M. Aden Karahan, à Beyrouth. Interrogé sur l’éventualité de la conclusion d’un accord de coopération entre les deux pays, M. Dumlu a répondu : «Pas encore. Nous devons d’abord créer la commission économique qui en discutera. Je crois qu’elle le sera dans les deux prochains mois après les élections en Turquie», a-t-il précisé. Selon l’ambassadeur, lorsque la commission économique se réunira à Ankara, plusieurs accords de coopération seront signés.