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Actualités - REPORTAGES

Promenades libanaises - Temples romains et églises médiévales au milieu des oliveraies Le Koura, une région riche en vestiges(photos)

Les oliveraies s’étendent à perte de vue entre les petites collines, et les villages du caza de Koura se dispersent au milieu de cette immensité verte. À chacun son nom, son histoire, sa spécialité et, probablement, un monument vieux de quelques siècles. En fait, les vestiges ne manquent pas dans cette région du Liban-Nord. Et pour les découvrir, toute une stratégie est à suivre. La première étape consiste en une tournée dans les villages, suivie d’une discussion avec les vieillards afin de les convaincre de retracer l’histoire de leur localité. C’est ensuite que l’on part à la découverte. Les premiers lieux à visiter sont les églises oubliées au fond des cimetières; pour la plupart médiévales, elles sont parfois ornées de peintures murales. Sinon, une bonne marche dans les sillons reste inévitable et pleine de surprises. En fait, les nombreuses tombes creusées dans les rochers transforment la marche en expédition. Cependant, si l’envie de connaître le Koura, sans toutefois devenir explorateur, persiste, mieux vaut alors emprunter le circuit Amioun – Kousba. Ces deux localités, les plus importantes du caza, offrent au promeneur tous les détails nécessaires à une agréable promenade. De surcroît, restaurants, snacks et pâtisseries répondent aux besoins des promeneurs. Et les monuments historiques de la région sont impressionnants. Ainsi, les tombes phéniciennes creusées dans les rochers surplombant la route principale qui traverse Amioun offrent un spectacle saisissant et, sur le promontoire rocheux, se dresse l’ancien village riche en vestiges. L’église Saint-Georges a été construite sur la cella d’un temple romain dont les quatre premières assises sont très bien conservées. Un peu plus loin, bien dissimulée par les petites maisons datant du début du siècle, l’église Saint-Focas garde les plus belles et les mieux conservées des fresques médiévales de la région. Pique-nique dans les temples Juste à la sortie d’Amioun, une petite bifurcation mène au village de Bziza où un petit temple romain bien conservé se dresse entre les oliviers. Ce monument figure sur la liste des rares monuments libanais dont l’architrave est d’ordre ionique. Une église byzantine a été construite à l’intérieur du temple, ses deux absides sont bien conservées. Visiblement, le Koura a connu à l’époque médiévale une période de richesse car le grand village de Kousba garde de belles peintures murales dans les monastères toujours occupés. À Saint-Dimitrios, une Deisis bien conservée occupe toute la partie supérieure de l’abside; et à Saïdet el-Deir quelques peintures sont discernables sur les murs. Une autre particularité, récente, de ces lieux demeure la glace locale. Très réputée dans le Nord, elle attire les touristes de différentes régions, et pour que le trajet ne se limite pas à un simple goûter, le public a pris la mauvaise habitude de pique-niquer à l’intérieur du complexe des temples de Aïn-Akrin. Il s’agit de deux temples romains qui se dressent au sommet de la colline. Ils surplombent toute la plaine du Koura et, s’il fait très beau temps, ouvrent même sur la mer. Entourés d’un mur d’enceinte donnant, dans l’axe du temple, sur un portail monolithe finement décoré, l’un d’entre eux restauré garde son imposante allure alors que le plus ancien n’est plus qu’un amas de pierres. Les deux temples datent de la période romaine, et une sculpture du dieu Hélios trouvée sur le site a permis de tirer la conclusion que l’un est dédié à cette divinité. Malheureusement, cette grande construction est devenue le point de rencontre d’une bonne cinquantaine de familles lors des dimanches ensoleillés. Il est triste de voir que tout l’intérieur du complexe sert de parking aux voitures. Bien installés à l’ombre des murs du temple ou sous les vieux chênes, les familles essaient de profiter de l’air frais non pollué de la région. «On fuit la chaleur et le bruit des villes, on essaie, le temps d’une journée, de respirer et de permettre aux enfants de jouer sans le risque d’être écrasés», explique Abou Hani tout en fumant son narguillé bien installé à l’ombre. Le tourisme culturel sur le site semble rare, à part un homme qui explique l’architecture du monument à ses enfants et une femme qui essaie d’attirer l’attention de sa progéniture sur les sculptures des chapiteaux. L’intérêt général du monument tourne autour d’un jeu de cartes, ou d’une petite piste de danse improvisée. S’il est vrai que la vie dans les villes devient pénible en été, et que la création d’un espace vert et calme s’impose, il n’est pas moins évident que la protection des vestiges culturels demeure tout aussi importante. Bien que ces pique-niqueurs ne nuisent pas volontairement au site et nettoient la place avant de partir, leurs enfants, quant à eux, continuent à jeter les papiers d’emballage et les bouteilles de jus partout. Ajoutons que les lieux sont souvent visités par les touristes étrangers auxquels s’offre le spectacle d’un site historique encombré de voitures et d’enfants courant partout. Cela ne conforte pas l’image d’un Liban, pays culturel, que le ministère du Tourisme essaie de donner. Il faut veiller à la sauvegarde d’un site millénaire et faire comprendre à ces visiteurs que son intérêt dépasse, et de loin, celui de leurs excursions dominicales.
Les oliveraies s’étendent à perte de vue entre les petites collines, et les villages du caza de Koura se dispersent au milieu de cette immensité verte. À chacun son nom, son histoire, sa spécialité et, probablement, un monument vieux de quelques siècles. En fait, les vestiges ne manquent pas dans cette région du Liban-Nord. Et pour les découvrir, toute une stratégie est à suivre. La...