Arnoun Plaidoyers pour une politique musclée

Les mesures prises par Israël à Arnoun et la position adoptée par le gouvernement libanais ont continué hier à susciter de nombreuses réactions au sein de la classe politique qui, dans son ensemble, souhaiterait que Beyrouth ne tienne pas compte des conseils américains et dépose une plainte au Conseil de sécurité. Tant du côté du Amid du Bloc national Raymond Eddé et de l’ancien ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz, que dans les milieux du Hezbollah et au sein de la commission parlementaire de la Défense, on pense que le Liban ne devrait pas se suffire d’un recours devant le Comité international de surveillance, chargé de veiller au respect des accords d’avril 1996 au Liban-Sud, et s’en remettre directement au Conseil de sécurité afin de faire entendre sa voix, sans se soucier de la possibilité d’un véto américain. Certains semblent même quasiment souhaiter ce veto qui «confondrait» selon eux les États-Unis, une fois de plus. À ces appels, qui dans certains milieux politiques prennent clairement l’aspect de critiques contre «l’insuffisance» de la réaction officielle libanaise dans l’affaire d’Arnoun, le gouvernement répond en assurant qu’en acceptant de donner une chance à la diplomatie américaine pour persuader Israël de revenir au statu quo ante, il n’a nullement fait preuve d’hésitation à porter la question sur la scène internationale. Les autorités soulignent néanmoins que si elles se sont montrées prudentes, c’est afin d’éviter qu’un débat sur la résolution 425 ne soit suscité à cette occasion au Conseil de sécurité. Sur le terrain, Israël a affirmé avoir tué quatre combattants du Hezbollah mercredi lors d’accrochages dans la zone occupée, mais le parti islamiste a démenti ces informations, ne reconnaissant qu’un seul disparu.