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Actualités - ANALYSE

Gouvernement - Il n'existe pas de baguette magique Les loyalistes demandent un répit politique pour travailler

Le président Émile Lahoud n’a pas de baguette magique pour tout changer du jour au lendemain, il ne peut pas faire de miracles. C’est ce qu’il a souligné dans son discours d’investiture. Mais certains, de bonne ou de mauvaise foi, persistent à le présenter comme un démiurge capable de résoudre tout problème en un clin d’œil. Le chef de l’État avait pourtant bien pesé ses mots. Il affirmait sa volonté d’œuvrer sans relâche pour le bien public, en tendant la main à tout le monde. Mais il précisait, en fin de propos, qu’on devrait prendre garde à ne pas juger trop vite «les figures et les noms» qui allaient apparaître, qu’il fallait attendre la finalité des actes. Là aussi, certains, de bonne ou de mauvaise foi, font montre de précipitation dans leur jugement. C’est du moins ce qu’estiment les loyalistes pour qui il est inadmissible que des verdicts soient rendus alors que le gouvernement en est encore à ses débuts. Ils soulignent ensuite que les attaques dont il fait l’objet, au lieu de constituer des critiques constructives, sont nuisibles à l’intérêt public, dans la mesure où elles empêchent les responsables de travailler tranquillement et de bien produire. «Certes, dit un partisan de M. Hoss, l’action engagée par le Cabinet peut paraître un peu mal appropriée par rapport aux préoccupations des gens. Les évictions ou nominations de cadres administratifs et autres ne sont par leur premier souci. La priorité, estime-t-on généralement, aurait dû aller à la crise financière et socio-économique. Mais voilà : ce dossier, c’est très évident, ne peut s’ouvrir qu’à travers la publication du projet de budget 1999. Il y a eu sur ce plan du retard, parce que le précédent gouvernement, au lieu de s’y atteler dans les délais légaux et de présenter le texte à la Chambre durant sa session d’automne, a préféré nous laisser cette responsabilité. Il a bien fait du reste, car nous aurions été très ennuyés d’avoir à assumer un budget que nous n’aurions pas établi. Surtout que nos conceptions ne sont pas tout à fait les mêmes en matière de traitement de la récession que celles du précédent pouvoir». Rassurer les gens «Cependant, souligne encore ce loyaliste, sans attendre le budget qui va détailler notre stratégie économique et financière, nous avons tenu à rassurer les gens ainsi que les investisseurs sur un certain nombre de points importants. Nous avons confirmé que nous n’allions pas jouer avec la monnaie, que nous n’allions pas utiliser l’inflation mais garder sa valeur affichée à la livre par rapport au dollar. Nous avons de même assuré que le contribuable moyen ne serait pas pressuré par de lourdes surtaxes indirectes. Et nous avons garanti aux investisseurs le maintien des facilités fiscales dont ils bénéficient, le plafond de l’impôt sur les revenus et sur les bénéfices des sociétés restant fixé à 10 % seulement». Battant un peu sa coulpe, tout en relativisant les choses, ce loyaliste reproche au gouvernement «une candeur de novice qui se laisse embarquer sur la galère d’une réforme administrative sans pressentir les énormes difficultés d’une pareille tâche, ni voir combien il est facile de le faire trébucher politiquement dans un tel domaine. «Il était donc inévitable que des bévues fussent commises et M. Hoss en a fait l’aveu publiquement, pour tenter de rattraper la mise, déclarant que certaines nominations étaient inadéquates. Comme le chef du gouvernement l’a lui-même souligné, notre camp a perdu de sa crédibilité politique. Mais sûrement pas assez pour qu’on nous renvoie alors que nous sommes en plein milieu de notre tâche principale : préparer et présenter un projet de budget qui servira de support au plan de redressement économique, étalé sur quatre ou cinq ans, que nous voulons lancer. Nous nous efforçons donc de nous mettre sérieusement à cette tâche difficile, avec le soutien total du chef de l’État qui ne cesse de nous défendre et avec l’appui, nous en sommes certains, de l’ensemble des Libanais. Qui comprennent sans doute que les batailles politiques, le procès que l’opposition haririenne ou joumblattienne nous fait, ne doivent pas aller jusqu’au point de nous empêcher de travailler».
Le président Émile Lahoud n’a pas de baguette magique pour tout changer du jour au lendemain, il ne peut pas faire de miracles. C’est ce qu’il a souligné dans son discours d’investiture. Mais certains, de bonne ou de mauvaise foi, persistent à le présenter comme un démiurge capable de résoudre tout problème en un clin d’œil. Le chef de l’État avait pourtant bien...