Kosovo - L'Otan suspendue aux résultats des négociations Préparatifs guerriers avec le jour J

Les pourparlers de Rambouillet sur le Kosovo semblent être bel et bien dans l’impasse. À quelques heures de l’ultimatum occidental expirant aujourd’hui à midi, le président yougoslave Slobodan Milosevic est resté intransigeant face à la menace d’un bombardement et a refusé de rencontrer hier soir le médiateur américain Christopher Hill. Les États-Unis ont entre-temps annoncé le déploiement de B-52 en Grande-Bretagne, alors que l’armée yougoslave se déclarait prête à la riposte. Les Européens, quant à eux, ont demandé à leurs ressortissants de quitter Belgrade. Les pourparlers sont «au milieu de nulle part», a affirmé le médiateur de l’Union européenne, l’Autrichien Wolfgang Petritsch. «Politiquement, maintenant, cela dépend d’eux», a-t-il dit, faisant allusion aux négociateurs serbes et albanais. «Nous devons prendre très sérieusement la possibilité d’un échec», a-t-il souligné. La Yougoslavie «ne donnera pas le Kosovo fut-ce au prix de bombardements», a répété le président Slobodan Milosevic qui se refuse à accepter «une occupation étrangère» de cette région de son territoire. En outre, le commandant de l’aviation et de la DCA yougoslaves a annoncé que ses troupes sont prêtes à «défendre la patrie». Prenant le contre-pied de ces déclarations, l’armée de l’air américaine a reçu l’ordre de se préparer à déployer six bombardiers B-52 en Grande-Bretagne, dans les 48 à 72 heures, pour d’éventuelles frappes sur l’ex-Yougoslavie. Le Pentagone a également ordonné de préparer plus de 50 avions, dont des chasseurs furtifs, destinés à être envoyés en Europe pour d’éventuelles frappes aériennes contre la République fédérale de Yougoslavie, en cas d’échec des pourparlers de Rambouillet. Serbes et Kosovars ont officiellement jusqu’à samedi midi pour se mettre d’accord sur un statut intérimaire d’autonomie au Kosovo.