Droit d'asile - Conférence à Beyrouth du délégué du HCR Les problèmes des réfugiés doivent être traités loin de tout esprit de xénophobie et de racisme

M. Denis McNamara, directeur de la division de la protection internationale du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), a donné hier à l’hôtel Commodore, une conférence ayant pour thème “les défis de l’asile politique pour l’an 2000”. Le responsable onusien, qui était arrivé au Liban mardi dernier est accompagné de M. Shamsul Bari, directeur du bureau régional pour l’Asie, le Moyen-Orient, et l’Afrique du Nord. Plusieurs responsables d’agences onusiennes présentes au Liban ainsi que des membres d’associations civiles ont assisté à la conférence, notamment M. Gualtiero Fulcheri, représentant permanent du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le brigadier Georges Harrouk, président de la Croix-Rouge libanaise et M. Kamal Batal, directeur de l’association des droits de l’homme Mirsad. C’est M. Rafic Saïdi, représentant du HCR au Liban, qui a présenté M. McNamara, «directeur du département qui forme l’essence du HCR», a-t-il dit. Prenant la parole, le directeur de la division de la protection internationale au siège du HCR à Genève a indiqué que «la déclaration des droits de l’homme accorde (dans son article 14) le droit d’asile pour chacun». «Ce droit, a-t-il poursuivi, n’est pas uniquement relatif à l’admission d’une personne (réfugié) dans un pays sûr, mais il touche également la protection des droits du réfugié dans un pays donné». «Situation positive au Moyen-Orient» Cependant, les États qui accordaient le droit d’asile auparavant révisent actuellement leurs lois relatives aux exilés et aux réfugiés clandestins. Pour le respect des droits des réfugiés, le responsable onusien a souligné l’importance «du rôle de la société civile et des médias». «C’est loin de la xénophobie, du racisme et du nationalisme qu’il faut traiter les problèmes des réfugiés», a-t-il indiqué. Selon M. McNamara, les droits des réfugiés doivent être respectés conformément à la Convention du HCR (élaborée en 1951). «Cette convention a été uniquement signée par 137 pays», a-t-il précisé. Le directeur de la division de la protection internationale du HCR a brièvement évoqué la situation du Moyen-Orient. Qualifiant de «positive» la position des États envers les demandeurs d’asile, il a cependant relevé que «la législation relative à ce sujet demeure maigre». Et de souligner qu’au «Moyen-Orient, le statut de réfugié reste à définir». Se penchant sur la situation des réfugiés présents au Liban, pays qui n’a pas encore signé la Convention du HCR, M. McNamara a indiqué que «le nombre des demandeurs d’asile s’élève à quelques milliers de personnes» (mis à part les réfugiés palestiniens). Aux membres d’associations humanitaires qui ont posé des questions relatives à la situation des déplacés au Liban, des réfugiés dans le pays, ou des problèmes des Libanais exilés durant la guerre et qui sont actuellement refoulés dans certains pays européens, le directeur de la division de la protection internationale du HCR a donné des réponses vagues, indiquant que «ces sujets ne font pas partie de mon domaine». Il a souligné en conclusion que «le HCR est une organisation humanitaire et non pas une organisation pour la protection des droits de l’homme». Par ailleurs, MM. McNamara et Bari ont rendu visite au Premier ministre M. Sélim Hoss et au ministre de l’Intérieur M. Michel Murr. À l’issue de sa rencontre avec M. Hoss, le directeur du bureau régional du HCR pour l’Asie, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord a noté que «le HCR s’occupe au Liban de plus de 3 500 réfugiés irakiens et soudanais». Il a également rappelé que son organisme «ne traite pas, au Moyen-Orient, le problème des réfugiés palestiniens». Ces derniers relèvent de la responsabilité de l’Unrwa. MM. McNamara et Bari quitteront le Liban aujourd’hui.